Votre publicité ici avec IMPACT_medias

A la Cave du Rhodan, à Salquenen, père et fils regardent dans la même direction

Olivier Mounir rêve d’une relève engagée et performante pour le Valais viticole du XXIe siècle. Luc, son fils de 17 ans, aime la vigne mais pas que…

14 avr. 2019, 18:00
Olivier Mounir rêve d’une relève engagée et performante pour le Valais viticole du XXIe siècle. Luc, son fils de 17 ans, aime la vigne mais pas que...

Olivier Mounir aime son métier de vigneron-encaveur et le clame haut et fort. «Il faut montrer aux jeunes les belles facettes de notre profession. La joie de travailler avec la nature, le plaisir des clients lorsqu’ils dégustent une de nos bouteilles, les émotions de compter parmi sa clientèle plusieurs générations d’une même famille…»

Le patron de la Cave du Rhodan à Salquenen confie pourtant qu’adolescent, une petite voix lui a dicté de prendre des chemins de traverse. Avant d’obtenir son diplôme de viticulture à Wädenswil, il a ainsi embrassé des études de gestion d’entreprise (spécialisation en marketing et sociologie économique) avant de cofonder la société ACE puis d’obtenir un postgrade dans l’informatique et télécommunication. Le monde viticole l’a vite rattrapé: son thème du travail de fin d’études portait le titre révélateur de «Concept Grand Cru de la commune de Salgesch, positionnement et analyse d’image de marque». Du coup, celui qui est aussi le père de Noah (14 ans) et d’Yves (11 ans), n’est ni déçu ni inquiet de voir Luc, son aîné, lorgner vers des études de vétérinaire. «Mes diverses formations et expériences professionnelles sont des atouts qui m’aident à gérer mon entreprise.»

L’œnologue Alain Helmrich assure la vinification de la production en collaboration avec Olivier Mounir. Luc aime déguster sans être un consommateur de vins. ©Sacha Bittel

 

Le recours aux moutons

Comme Luc affiche un amour certain pour la nature – il travaille depuis 2015, tout seul, une parcelle de vigne de 300 mètres carrés – son père l’imagine bien revenir un jour vers la vitiviniculture. «Il est intéressé. C’est lui qui m’a demandé de mettre des moutons dans les vignes.»

«J’avais 11 ans», se souvient Luc, «lorsque j’ai vu des moutons d’Ouessant dans les vignes de Michael Burkhart à Weinfelden, un ami de mon père avec qui ils ont créé, le Duett, l’un des premiers vins suisses d’assemblage, mariant Heida et Kernling.» Le gamin comprend immédiatement que c’est une idée formidable d’utiliser ces moutons minuscules (taille au garrot de 0,40 m à 0,49 m, ce sont les plus petits moutons au monde) pour désherber. «Ma mère nous a dit, choisissez: c’est les moutons ou moi. Sept ans plus tard, on a une vingtaine de moutons et on a gardé maman», raconte Luc en se marrant.

L’utilisation de ces tondeuses écologiques sur pattes correspond d’ailleurs parfaitement à la vision qu’à son père de la viticulture.

Luc est responsable d’une vingtaine de moutons d’Ouessant. Pour rentabiliser son troupeau, le jeune homme fabrique divers accessoires avec la tonte de laine, dont un rafraîchisseur pour conserver votre bouteille à bonne température. ©Sacha Bittel

 

Un engagement durable

Lorsqu’il reprend le domaine familial en 2006, soucieux d’augmenter la qualité des sols, Olivier Mounir cultive sa première parcelle en culture biologique. «J’ai avancé pas à pas avec mon collègue Reto Mueller. On partageait nos expériences.» Pour répondre aux normes, il crée deux sociétés distinctes, l’une en production intégrée (PI), l’autre en culture biologique, car pour se revendiquer du Bourgeon il faut que l’entier de l’exploitation soit cultivé en bio. «Ce qui n’est pas encore possible. Par responsabilité sociale d’abord car nous ne pouvons pas lâcher des fournisseurs de vendanges avec qui nous travaillons depuis cinquante ans et car certaines parcelles difficiles d’accès sont compliquées à travailler en bio.»

Nous visons l’équilibre entre les exigences de durabilité, le progrès social et l’économie.


Olivier tâte aussi de la biodynamie. «Plusieurs conférences et lectures d’Andrew Lorand m’ont interpellé et je m’intéresse depuis à la biodynamie, dont j’applique les principes sans être certifié.»
Dans un esprit d’éthique, la cave du Rhodan s’est dotée d’une charte. «Nous visons l’équilibre entre les différentes exigences de durabilité, le progrès social et l’économie.»

A lire aussi: Matthieu Vergère, le viticulteur pépiniériste


Rejoignez Swiss Wine Valais Community, le cercle d’amoureux des vins du Valais 
https://www.lesvinsduvalais.ch/community/
 
Votre publicité ici avec IMPACT_medias