"Cela peut commencer par quelques billets à gratter, puis la personne ne peut plus s'empêcher de jouer aux jeux de hasard et finit par tout perdre, tant financièrement qu'humainement (son conjoint, son emploi, etc.)", s'exclame Romaine Darbellay, coordinatrice du programme de prévention du jeu excessif à Addiction Valais.
En tout, le Valais compte 5'500 personnes de plus de 18 ans connaissant le jeu excessif. "Ce sont 80% d'hommes", ajoute Romaine Darbellay. Cependant, seule une soixantaine de personnes en moyenne sont prises en charge par année par Addiction Valais pour essayer de sortir de leur dépendance. "Les gens font souvent un déni, ne voulant pas voir qu'ils ont un problème", note Romaine Darbellay.
Des dettes qui peuvent aller jusqu'à 275'000 francs
Même constatation au sein de Caritas Valais qui aide les gens endettés à rééquilibrer leur budget. "C'est encore très tabou. Le joueur cache ce qui lui arrive à ses proches. Les dettes accumulées peuvent aller jusqu'à 275'000 francs à cause du jeu. Cela peut conduire à des situations dramatiques, comme des tentatives de suicide", précise Alexandre Antonin, directeur de Caritas Valais.
D'où la nécessité d'informer la population. Addiction Valais et Caritas Valais sont ainsi présents sur un stand commun au salon Prim'Vert - qui accueille quelque 35'000 visiteurs - pour sensibiliser la population. "Ici, nous pouvons cibler les familles et les personnes de tous les âges", précise Romaine Darbellay.