ULI WINDISCH professeur en sociologie, communication et médias à l'Université de Genève
La démoralisation s'installe en Suisse par rapport aux attaques dont nous sommes victimes. Mais le problème n'est pas moral; il s'agit de purs rapports de forces, cyniques, d'une guerre économique qui ne veut pas dire son nom. L'objectif de ces attaques est simple: détruire la place financière suisse pour se l'approprier.
Le sentiment d'impuissance ensuite: une sorte de cinquième colonne, inconsciente, s'installe au nom d'une prétendue impossibilité de réagir. Que pouvons-nous contre des grandes puissances? Rien, sinon reconnaître nos péchés et continuer à nous flageller, disent les défaitistes.
Or, on peut lutter et même l'emporter contre plus puissant que soi, à condition d'avoir raison, d'être infatigable: la vérité ne finit-elle pas par l'emporter? Pensons aux minorités de toutes sortes qui ont lutté pendant des décennies, en étant seules contre tous, et qui ont fini par remporter des succès...