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Votation: l'initiative "Monnaie pleine" est un projet "inutile et risqué", critique Ueli Maurer

L'initiative "Monnaie pleine", qui milite pour que seule la BNS soit autorisée à créer de la monnaie, est risquée, estime le ministre des finances Ueli Maurer. Selon lui, la clientèle des banques pourrait en pâtir. Le peuple se prononcera le 10 juin prochain.

17 avr. 2018, 15:11
L'initiative "Monnaie pleine", qui milite pour que seule la BNS soit autorisée à créer de la monnaie, est risquée, selon Ueli Maurer.

La Suisse ne devrait pas jouer les apprentis sorciers avec "Monnaie pleine". Cette initiative est un projet inutile et risqué, selon le ministre des finances Ueli Maurer. La clientèle des banques pourrait en faire les frais.

Le grand argentier a lancé mardi la campagne en vue de la votation du 10 juin. L'initiative "Pour une monnaie à l'abri des crises: émission monétaire uniquement par la Banque nationale!" vise notamment à lutter contre les bulles financières et les faillites bancaires, et, partant, à mieux protéger l'argent de la clientèle.

Principal enjeu: la création de monnaie scripturale. Actuellement, la création d'argent repose sur l'émission de pièces et de billets par la BNS, l'achat de devises ou de papiers valeurs par cette dernière ainsi que l'octroi par la banque centrale de crédits aux établissements bancaires et les prêts de ces derniers.

 

 

Les banques commerciales peuvent quant à elles créer de la monnaie scripturale. Cette monnaie comptable ne représente pas un moyen de paiement légal. Un compte bancaire est une promesse des banques de payer le solde en billets et pièces. Les initiants critiquent ce système qui s'accompagne de formation de dettes.

Réforme hasardeuse

Leur texte vise à ce que seule la BNS soit autorisée à créer de la monnaie, et ce sans dette. Ueli Maurer ne croit pas en ces recettes. La Suisse se lancerait seule dans une réforme profonde et hasardeuse.

Le secteur bancaire en ressortirait affaibli. L'initiative limitant fortement les possibilités d'octroi de crédits des banques, ces dernières seraient obligées de recourir à d'autres sources de financement, généralement plus chères. Les coûts supplémentaires pourraient se répercuter sur la clientèle.

Indépendance en jeu

Le Conseil fédéral ne voit pas non plus d'un bon oeil la mission accordée à la BNS, auprès de laquelle la gestion des crédits serait centralisée. Plus proches des clients et du marché, les banques sont mieux à même d'évaluer les besoins et les risques, selon le gouvernement.

Ueli Maurer craint aussi pour l'indépendance de la BNS. Si cette dernière devait attribuer directement une monnaie sans dette à la Confédération, aux cantons ou à la population, elle deviendrait l'objet de convoitises politiques. Cela compliquerait la politique monétaire et constituerait une menace pour la stabilité des prix.

Action judiciaire ?

La campagne sur un sujet si technique et complexe pourrait rebondir devant la justice, les initiants envisageant une action judiciaire contre le Conseil fédéral. Ils ne sont pas contents des informations officielles sur leur texte et accusent le gouvernment de vouloir tromper l'électeur.

Selon les initiants, il est faux de dire que les banques peuvent allouer des crédits en employant l’argent que les clients ont déposé sur leur compte. Le Conseil fédéral ne mettrait pas assez en évidence la possibilité offerte par l'initiative à la BNS de faire des crédits aux banques, en plus de la distribution de monnaie sans dette. Enfin, l'évaluation du nombre d'employés du secteur bancaire serait erronée.

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