La mort tragique de George Floyd à Minneapolis, asphyxié par un policier le 25 mai dernier, ravive la mémoire des violences policières dans plusieurs pays. Et la Suisse n’échappe pas à la règle. En mars 2018, le Nigérian Mike Ben Peter décède à Lausanne, douze heures après un contrôle policier.
Ni vidéo, ni témoin direct
Le mercredi 28 février, en fin de soirée, une patrouille de la Police municipale de Lausanne procède à un contrôle contre le deal de rue. «L’homme est immobilisé face contre terre pendant six minutes. Le poids de six policiers le poussant au sol», retrace le Blick.
Pour le Berner Zeitung, l’affaire ressemble étrangement à celle de George Floyd. «Tous deux sont morts la tête baissée, alors que la police les avait immobilisés pendant plusieurs minutes sur le sol». Mais cela, à une différence près: l’agonie de Floyd a fait le tour du monde. Pour Mike, il n’y a eu aucun témoin direct.
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A l’époque des faits, la cause de la mort du Nigérian de 40 ans est donc très débattue. «La police dit avoir trouvé des boulettes de cocaïne dans sa bouche et la piste de l’overdose a été envisagée. Mais pour l’avocat de la famille de la victime, cette hypothèse ne tient plus», rapporte la RTS. Le résultat de l’analyse toxicologique dévoilé en septembre 2018 n’indiquera aucune trace de cocaïne dans le sang de la victime.
Deux ans et trois mois après les faits, l’enquête pénale est toujours en cours. Et comme pour l’affaire George Floyd, elle ne laisse pas indifférent.
En effet, quelques jours seulement après le drame, 500 manifestants descendaient dans la rue pour rendre hommage à Mike et dénoncer les violences policières. «Nous avons besoin de paix», «Qui a tué Mike?», «La vie des noirs compte», scandaient-ils vigoureusement en anglais, pancartes à la main.