Avec son tablier rectiligne et ses vertigineux piliers empaquetés de filets rouges, le double viaduc autoroutier de l’A9 jeté sur la rivière Paudèze, à la hauteur de Belmont (VD), ressemble à une création de l’artiste Christo. Bienvenue sur ce presque contemporain du pont Morandi de Gênes, dont l’effondrement le 14 août a fait plus de 40 morts et a rappelé l’importance de la surveillance et de l’entretien des infrastructures.
Tels des restaurateurs d’art bruyants, jusqu’à 70 ouvriers s’affairent, jour et nuit, à 40 mètres de haut. Un groupe projette de l’eau sous haute pression pour débarrasser l’ouvrage de son béton malade, campé sur des échafaudages vissés dans le tablier du pont.
Les fers à nu: un mauvais signe
L’opération d’hydrodémolition fait un boucan du diable. «Depuis la catastrophe de Gênes, nous nous faisons moins reprocher les désagréments que l’on cause!», déclare, Philippe Schär, grand patron des opérations de l’Office...