Jürgen Schmidhuber, pourquoi convoitez-vous les données privées des patients?
Nous essayons, par exemple, d’améliorer les diagnostics. Le système d’intelligence artificielle que nous avons développé à l’institut Dalle Molle a gagné, en 2012, un concours d’analyse d’images de tissus mammaires. Notre «réseau neuronal profond» a appris à identifier les cellules en phase précancéreuse. Ce résultat a suscité un vif intérêt de la part de l’industrie de l’imagerie médicale, de sociétés telles que Siemens ou IBM.
Mais nos réseaux neuronaux doivent être alimentés par un grand nombre de données. Il faut nourrir la machine – ignare à la base – avec un tas d’images de tissus mammaires ou d’annotations de médecins, pour qu’elle devienne un bon détecteur de pathologies.
Les possibilités sont ensuite sans limite: en collectant simplement les données de patients qui portent une montre connectée, par exemple, une intelligence artificielle serait en mesure d’apprendre à prédire toutes sortes de maladies....