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Vaud: le livre polémique sur la conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro reste interdit

Le livre très critique d'un journaliste sur la conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro ne peut toujours pas être commercialisé. La ministre exige que la couverture, où elle apparaît en photo, soit modifiée.

29 avr. 2019, 11:50
Le Tribunal de l'Est vaudois a donné raison à Jacqueline de Quattro.

Le livre à charge consacré à Jacqueline de Quattro reste interdit de diffusion. Le Tribunal d'arrondissement de l'Est vaudois a admis les mesures provisionnelles requises par la conseillère d'Etat.

"On a reçu ce matin l'ordonnance qui maintient les mesures provisionnelles. Les conclusions de Mme de Quattro sont admises et confirmées par le Tribunal", a déclaré François Roux, avocat de Jacqueline de Quattro lundi à l'agence Keystone-ATS.

"Tant que la fourre ne sera pas modifiée, l'ouvrage reste interdit à la publication, à la diffusion et à la vente. Le résultat est positif: le Tribunal nous a suivis sur les points exposés", a poursuivi l'homme de loi.

Couverture portant à confusion

Formellement, les mesures provisionnelles doivent désormais être validées par l'ouverture d'un procès de fond, en étant présentées devant un juge, a ajouté M. Roux. L'essentiel, c'est que l'ouvrage ne paraît pas sous sa forme actuelle, a-t-il conclu.

Le litige porte sur la photo de couverture du livre écrit par Fabien Dunand, intitulé "Une conseillère d'Etat ne devrait pas dire ça". La ministre estime que cette couverture porte à confusion, laissant à penser qu'elle est l'auteure ou qu'elle cautionne ce brûlot. Une tentative de conciliation entre les deux parties avait échoué devant le Tribunal le 17 avril dernier à Vevey.

Indigne d'une démocratie

Réagissant dans un communiqué, "les Editions Attinger et Fabien Dunand déplorent profondément que, pour la première fois en Suisse, un livre politique soit interdit sous le prétexte fallacieux d’une atteinte à l’image d’une personnalité publique. Une telle démarche est indigne d’une démocratie", soulignent-ils.

"Même Donald Trump n’a pas saisi la justice pour essayer de faire interdire les ouvrages sur sa gestion chaotique de la Maison-Blanche et dont la couverture portait son nom et une photo au demeurant peu flatteuse. Il en est de même pour de nombreux ouvrages publiés sur des personnalités politiques, notamment en France", observent-ils.

Par gain de paix et de temps, les Editions Attinger et Fabien Dunand avaient pourtant proposé de modifier la couverture du livre lors de l’audience du 17 avril. Même cette solution a été rejetée par le Tribunal de Vevey. Ils se réservent "le droit de saisir le Tribunal cantonal dans le délai de dix jours qui leur est imparti. Mais le livre sortira malgré tout", affirment-ils.

Déjà en conflit

Pour mémoire, le premier tirage de l'ouvrage se monte à 600-700 exemplaires. Quelque 400 ont été commandés par différents points de vente, selon l'éditeur.

La cheffe du Département de l'environnement et du territoire (DTE) et Fabien Dunand sont déjà en conflit dans le cadre du feuilleton opposant le promoteur immobilier Bernard Nicod au groupe Orllati. L'ancien journaliste et ex-rédacteur en chef de 24 heures, qui a accusé la ministre de conflits d'intérêt dans cette affaire, est poursuivi pour diffamation et calomnie.

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