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Vaud: Lausanne interdit "Real Human Bodies", l'exposition de cadavres humains

La Municipalité de Lausanne a décidé de ne pas autoriser l'exposition "Real Human Bodies" qui devait se dérouler ce week-end au Palais de Beaulieu. Elle devait montrer des cadavres humains et des squelettes.

16 oct. 2018, 15:31
Après être passée par Berne, l'exposition "Bodies Exhibition" devait avoir lieu à Lausanne.

L’exposition controversée "Real Human Bodies" n'aura finalement pas lieu comme prévu de vendredi à dimanche au Palais de Beaulieu. La Municipalité de Lausanne a décidé d'interdire cette présentation de cadavres humains plastinés et de squelettes.

A la suite d'une plainte déposée par l’Association "Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort" (ACAT-Suisse), la Municipalité de Lausanne a demandé des éclaircissements aux organisateurs. Les doutes n'ont pas été levés, a-t-elle expliqué mardi dans son communiqué.

Doutes pas levés

"Trop d'éléments ne sont pas clairs pour être à l'aise", a déclaré le municipal Pierre-Antoine Hildbrand à Keystone-ATS. "La Municipalité a demandé des précisions, elle ne les a pas eues. Nous avons donc interdit cette manifestation et incité la Fondation de Beaulieu à prendre toutes les mesures pour ne pas l’ouvrir au public."

 

 

D'après l’ACAT, les corps utilisés dans cette exposition seraient, selon une grande probabilité, ceux de prisonniers chinois décédés ou exécutés et de membres du Falun Gong, mouvement interdit en Chine dont les adeptes sont persécutés.

Garanties pas obtenues

Le Service de l'économie a exigé des garanties concernant la provenance des corps exposés, ainsi que des attestations écrites de consentement signées par les défunts quant à l’exploitation de leur cadavre. Il s'est heurté au refus ou à l'impossibilité des organisateurs de présenter des preuves concrètes attestant de l’accord des personnes à faire usage de leur corps dans le cadre de l’exposition.

La Municipalité se voit dans l’obligation de ne pas autoriser la tenue de cette exposition en l’absence d’explications relatives au contexte de la provenance de ces corps, a-t-elle souligné.

En Suisse, toute personne a le droit fondamental de disposer de sa dépouille et de fixer des modalités précises quant à son devenir. Les doutes concernant la provenance des corps n’ayant pas été levés, leur exposition serait susceptible de heurter la sensibilité du public lausannois.

Polémique récurrente

Ce n'est pas la première fois qu'une exposition de corps humains suscite la polémique. Tout récemment, l'ACAT-Suisse a dénoncé l'exposition "Bodies Exhibition" auprès du Ministère public bernois. Cela n'a toutefois pas empêché la tenue de l'événement, qui s'est achevé dimanche dernier dans la capitale.

L'exposition "Body Worlds" il y a une année à Genève, réalisée par l'Allemand Gunther von Hagens, n'avait pas fait de loin l'unanimité. Des élus avaient dénoncé le fait que des cadavres étaient livrés aux yeux du public.

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