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Vaud: la ZAD du Mormont quasiment évacuée sans incident majeur

La police a débarqué mardi matin à l’aube pour déloger les militants qui occupent la colline du Mormont depuis octobre pour protester contre l’extension de la carrière du cimentier Holcim.

30 mars 2021, 12:16
/ Màj. le 30 mars 2021 à 19:51
Environ 150 policiers étaient présents dans la ZAD au moment de vider la ferme.

La ZAD du Mormont (VD) est quasiment évacuée. Au cours d’une longue intervention, réalisée sans heurt majeur, la police est parvenue à déloger les activistes rassemblés sur la colline pour protester contre l’extension de la carrière du cimentier Holcim.

Sur les quelque 200 militants présents, il en restait encore une dizaine mardi en début de soirée, retranchés sur le toit de la vieille bâtisse qui leur servait de quartier général.

 

 

Si la police a reconnu que la situation restait «mouvante», elle s’est félicitée d’une opération qui s’est majoritairement déroulée dans le calme. Les seules véritables scènes de violence se sont produites lorsque la police, peu avant midi, a lancé l’assaut sur les principales barricades du camp zadiste.

Les forces de l’ordre ont alors essuyé des jets de pierres, de peinture et d’engins pyrotechniques. Ils ont répliqué par quelques tirs de balles en caoutchouc. Un blessé léger a été signalé du côté de la police, et apparemment aucun chez les militants.

Longue intervention

Démarrées dès l’aube, les opérations ont duré plusieurs heures, entre évacuations de militants accrochés les uns aux autres ou perchés dans les arbres, et obstacles à enlever jusqu’au coeur de la ZAD (morceaux de bois, clous, barres en acier, tôles, barbelés, etc).

C’était une intervention de très grande envergure, menée dans un souci permanent de préserver l’intégrité physique des activistes.
Jacques Antenen, commandant de la police vaudoise

«C’était une intervention de très grande envergure, menée dans un souci permanent de préserver l’intégrité physique des activistes», a commenté le commandant de la police cantonale, Jacques Antenen. Il s’est réjoui d’une opération menée «sans incident majeur», malgré «les actions insensées» d’une «minorité» de zadistes.

Il n’a pas voulu encore donner le nombre de policiers engagés pour cette opération. Mais, selon un décompte de Keystone-ATS, ils étaient en tout cas 150 en tenue anti-émeute à pénétrer dans la ZAD.

«Situation anxiogène»

De leur côté, les habitants de la première Zone à défendre (ZAD) de Suisse ont majoritairement résisté, s’agrippant, chantant, dansant et hurlant des slogans hostiles à la police et à Holcim.

Plus nous résisterons, et plus nous pourrons dénoncer la violence engendrée par Holcim.
Une zadiste

«La situation est très anxiogène. Mais nous voulons tenir le plus longtemps. Plus nous résisterons, et plus nous pourrons dénoncer la violence engendrée par Holcim», a réagi une zadiste, peu avant son évacuation.

Mardi en fin de journée, 29 personnes avaient été interpelées, dont douze ont été placées en garde à vue à Lausanne.

Dépendance au béton

Lors d’une conférence de presse organisée en soirée à La Sarraz, la conseillère d’Etat Béatrice Métraux a regretté que les zadistes ne soient pas partis de leur plein gré. Elle a toutefois reconnu que les militants, par leur occupation entamée en octobre, avaient «mis en lumière» plusieurs questions de société, comme la dépendance au béton.

 

 

«Je partage leurs préoccupations et le Conseil d’Etat y travaille actuellement», a dit la ministre en charge de l’environnement et de la sécurité. Le directeur de la cimenterie d’Holcim, François Girod, a aussi reconnu que les zadistes avaient réussi à créer «une nouvelle donne à prendre en compte pour les futurs projets de l’entreprise».

A noter que le gouvernement vaudois a mandaté trois observateurs pour surveiller cette évacuation. «Nous sommes là en toute indépendance et remettrons un rapport au Conseil d’Etat», a expliqué l’un d’eux, l’ancien ministre vaudois Philippe Biéler.

Nous sommes là en toute indépendance et remettrons un rapport au Conseil d’Etat.
Philippe Biéler, ancien ministre vaudois

Pour mémoire, la ZAD du Mormont a vu le jour le 17 octobre dernier. Les militants se sont précisément installés sur le plateau de la Birette, où Holcim souhaite étendre sa carrière, un projet qui reste toutefois suspendu à un recours au Tribunal fédéral.

Holcim avait entrepris des actions en justice pour chasser les activistes. Ceux-ci ont tenté de faire recours, mais sans succès, ouvrant la voie à une expulsion dès mardi.

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