Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Une missionnaire bâloise enlevée pour la seconde fois à Tombouctou

Une missionnaire bâloise a été enlevée pour la deuxième fois dans la nuit de jeudi à vendredi, à Tombouctou dans le nord-ouest du Mali.

08 janv. 2016, 12:04
/ Màj. le 08 janv. 2016 à 15:20
Béatrice a été enlevée dans le nord-ouest du Mali ce jeudi.

Des hommes armés ont enlevé une missionnaire suisse, dans la nuit de jeudi à vendredi, à Tombouctou dans le nord-ouest du Mali. La Bâloise était retournée dans ce pays bien qu'elle y ait déjà été victime d'un rapt par des djihadistes en 2012.

"Nous avons connaissance de l'enlèvement présumé d'une citoyenne suisse au Mali", a indiqué le DFAE. "La représentation helvétique sur place est en contact avec les services publics locaux. Pour des raisons de protection des données, aucune information complémentaire ne peut être fournie pour le moment", a-t-il ajouté.

Pas revendiqué

"Jeudi (dans la) nuit, Béatrice Stockly a été enlevée chez elle à Tombouctou par des hommes armés", a déclaré un responsable du gouvernorat de Tombouctou. "Ses ravisseurs ont tapé, elle a ouvert. Et ils sont partis avec elle", a précisé une source de sécurité malienne.

Cet enlèvement n'avait pas encore été revendiqué vendredi à la mi-journée. Il survient après l'assassinat, à la mi-décembre, dans la même ville de trois personnes, dont un journaliste de la radio chrétienne "Tahanite" (pitié, en langue locale tamasheq) qui émet depuis Tombouctou.

Chrétienne engagée

Béatrice Stockly vivait à Tombouctou, où elle avait déjà été enlevée en avril 2012 par des djihadistes. Elle avait été libérée peu après grâce à une médiation du Burkina Faso. Baptisée "la perle du désert", Mme Stockly avait alors refusé de quitter la cité.

Sa libération était intervenue au bout d'une dizaine de jours. Des sources locales avaient alors affirmé qu'une rançon avait été versée, mais un médiateur burkinabè et un responsable du groupe Ansar Dine l'avaient démenti.

Béatrice Stockly revendique sa foi chrétienne. Elle demeure très impliquée dans les actions sociales.

Deux autres otages

Des nombreux étrangers enlevés ces dernières années au Mali par des groupes djihadistes, seuls deux restent officiellement en captivité. Il s'agit d'un Sud-africain et d'un Suédois, retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis leur rapt à Tombouctou en 2011.

Le nord du Mali est tombé, en mars-avril 2012, sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, dont Aqmi et Ansar Dine, après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les organisations djihadistes ont été dispersées et en grande partie chassées à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de Paris, d'une intervention militaire internationale. Cette dernière se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix entre le gouvernement malien, les groupes qui le soutiennent et l'ex-rébellion de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA).

Etat d'urgence

Le pays est d'ailleurs sous état d'urgence jusqu'au 31 mars. Il s'agit d'une mesure prise pour dix jours, à la suite de l'attentat djihadiste contre un grand hôtel de Bamako le 20 novembre (20 morts, dont 14 étrangers, outre les deux assaillants), puis reconduite le 22 décembre à titre préventif.

Dans son rapport sur le Mali en décembre, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est félicité de récentes avancées dans l'application de l'accord de paix. Mais il a déploré une "intensification des activités des groupes extrémistes et des réseaux de criminalité organisée, en particulier à Tombouctou et à Bamako".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias