Le président de la Confédération en 2014 Didier Burkhalter rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel en février prochain à Berlin. Les discussions devraient porter, entre autres, sur les questions fiscales et le conflit latent sur le bruit du trafic aérien.
La rencontre avec Mme Merkel est prévue le 18 février, a annoncé samedi M. Burkhalter à la radio publique alémanique SRF. Au début du printemps, ce sera ensuite au tour du président allemand Joachim Gauck de faire le déplacement en Suisse.
Selon M. Burkhalter, ces dates ont été fixées un jour seulement après la prestation de serment du nouveau gouvernement allemand. Il s'agira de la première rencontre d'un président de la Confédération avec Angela Merkel depuis 2011, lorsque Micheline Calmy-Rey s'était rendue à Berlin.
Accord en veilleuse
Du nouveau gouvernement allemand, M. Burkhalter attend qu'il ratifie l'accord sur l'aéroport de Zurich, a-t-il dit. En raison de la forte opposition manifestée dans le Land concerné du Bade-Wurtemberg, l'accord sur le bruit du trafic aérien a été gelé en Allemagne en novembre 2012. La Suisse, de son côté, l'a déjà ratifié.
Le chef du Département fédéral des affaires étrangères attend en outre du voisin germanique de nouvelles prises de position sur "les dossiers qui sont importants pour nous: l'Europe, les transports, les impôts".
A la question de savoir si la participation des sociaux-démocrates du SPD au gouvernement allemand va changer quelque chose pour la Suisse, le conseiller fédéral est resté vague: "il est important d'avoir de bons contacts avec tous les gouvernements, l'appartenance partisane étant secondaire", a-t-il expliqué.
Conclure avec l'UE d'ici l'automne 2014
S'agissant des négociations avec l'Union européenne (UE) sur la question institutionnelle, Didier Burkhalter s'est montré optimiste pour un aboutissement d'ici l'automne 2014. "C'est possible", a déclaré le président élu de la Confédération. "Et le Conseil fédéral est prêt".
L'UE est aussi manifestement d'accord avec ce calendrier, comme l'ont signalé Catherine Ashton, la cheffe de la diplomatie européenne, et José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. "Tous deux ont dit qu'il serait très souhaitable de trouver une solution avant la fin de la législature dans l'UE, soit en automne 2014", a relevé Didier Burkhalter.
Visite à Sotchi
Le futur président de la Confédération a aussi défendu sa visite prévue aux Jeux olympiques de Sotchi, en Russie, en février. "J'ai beaucoup de respect pour ceux qui boycottent les Jeux, mais pour nous ce serait une erreur", a-t-il dit. Il en va du sport en premier lieu, et non de la politique, a-t-il nuancé. De nombreux dirigeants boycotteront la manifestation en raison des lois homophobes introduites récemment en Russie.
M. Burkhalter s'est dit au contraire convaincu qu'il est important d'entretenir de bons contacts avec ces pays, afin de pouvoir discuter de thèmes difficiles, comme les droits humains, directement avec les gens. "Si l'on reste hors-jeu, on ne gagne pas de match", a-t-il conclu.