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Une méthode de l'EPFL double la production de sucre végétal

Des chimistes de l'EPFL ont développé une méthode susceptible d'accroître de manière significative le rendement en sucre des plantes, améliorant ainsi la production de carburants renouvelables, de produits chimiques et de matériaux.

17 sept. 2018, 17:16
Du bois de hêtre en cours de déconstruction.

Des chercheurs de l'EPFL ont développé un procédé qui fait doubler le rendement de sucre végétal. La méthode est intéressante pour la fabrication de carburants et de produits chimiques renouvelables.

La technique permet d'extraire plus efficacement des sucres simples comme le xylose et le glucose à partir de biomasse (bois, herbe, etc.), a communiqué lundi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Elle a été mise au point par le Laboratoire des procédés durables et catalytiques, dirigé par Jeremy Luterbacher.

Le processus de fabrication de carburants et de produits chimiques à partir de biomasse nécessite de décomposer ou "déconstruire" des plantes, pour obtenir des hydrates de carbone simples, principalement sous la forme des précieux sucres. Mais les méthodes courantes utilisées pour déconstruire les plantes finissent souvent par dégrader ces sucres, écrit l'EPFL.

Le procédé chimique élaboré par le labo de Jeremy Luterbacher permet de stabiliser les sucres et de prévenir leur dégradation. Il change la susceptibilité chimique des sucres à la déshydratation et à la dégradation en leur attachant des composés organiques nommés aldéhydes. Le processus est réversible, ce qui signifie que les sucres peuvent être récupérés après déconstruction.

Méthode testée sur du hêtre

Les chercheurs ont testé la méthode sur du bois de hêtre. D'abord, ils l'ont réduit en pulpe au moyen d'une technique de fabrication du papier appelée organosolve, qui dissout le bois en acétone et en éthanol. Mais pour fixer des aldéhydes sur les sucres, ils ont mélangé le bois de hêtre avec du formaldéhyde, ou formol.

Cette approche novatrice a permis de récupérer 90% de sucres de xylose, contre seulement 16% sans formaldéhyde. Lorsqu'ils ont décomposé la pulpe résiduelle en glucose, le rendement en hydrates de carbone a dépassé 70%, contre 28% sans formaldéhyde.

"Jusqu'ici, les gens se sont toujours tournés vers des systèmes souvent coûteux pour limiter la dégradation du sucre", dit Jeremy Luterbacher, cité dans le communiqué. "Avec la stabilisation, vous vous préoccupez moins de cette dégradation, ce qui vous rend plus libre pour développer des transformations de la plante plus rapides et meilleur marché, en accélérant potentiellement l'émergence de produits de consommation renouvelables."

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