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Une commission du National veut une analyse des pannes des trains duplex de Bombardier

Suite aux retards et aux nombreuses défaillances des nouvelles rames, Berne exige des CFF et de Bombardier une analyse complète du dossier. Au total, le contrat porte sur 1,9 milliard de francs.

11 févr. 2019, 20:20
Soixante-deux "FV-Dosto" destinés aux grandes lignes ont été commandés à Bombardier en 2010. Les livraisons auraient dû intervenir dès 2013. Pour l'heure, seules douze rames circulent.

La politique s’empare des problèmes techniques des nouveaux trains à deux étages des CFF. La commission compétente du National exige une analyse approfondie du dossier.

Préoccupée par les nombreuses défaillances des nouvelles rames, la commission des transports du Conseil National a rencontré lundi des représentants du Département fédéral des transports, des CFF et de Bombardier. Sans pouvoir concret, elle a transmis le dossier à la commission de gestion en lui demandant de mener des analyses approfondies sur la gouvernance et les risques financiers.

 

 

La commission appelle les deux entreprises à trouver ensemble des solutions constructives. Les trains doivent être adaptés le plus rapidement possible dans l’intérêt des clients, a souligné Edith Graf-Litscher (PS/TG), présidente de la commission lors d’un point presse à Berne.

Selon Edith Graf-Litscher, les problèmes sont survenus, car trop peu de tests ont été menés à cause de retards dans les livraisons. Il y a donc eu des maladies de jeunesse et des problèmes de software. Mais ces dysfonctionnements doivent maintenant être résolus, affirme-t-elle. Et de préciser que les difficultés sont techniques et elles seront résolues techniquement.

En tout, les membres de la commission des transports ont posé 54 questions aux deux entreprises. Les CFF et Bombardier leur ont répondu par écrit.

Dysfonctionnements des portes

Les nouveaux trains à deux étages «FV-Dosto» rencontrent des dysfonctionnements au niveau des portes et des marches électriques coulissantes. La fiabilité des trains et le confort des voyageurs dans les vitesses réduites sont aussi problématiques.

 

L’accès pour les personnes à mobilité réduite reste problématique. Keystone

 

Des mesures ont déjà été mises en oeuvre comme la présence à bord d’un technicien, l’accompagnement par des pilotes chevronnés, l’amélioration de logiciels de gestion des portes et une première révision préventive des portes par Bombardier. Mais les lacunes persistent et ont été responsables à maintes reprises d’annulations et de retards, selon les CFF.

Excuses

Le patron des CFF, Andreas Meyer, et Laurent Troger de Bombardier Transportation ont présenté leurs excuses aux clients. Ils mettent tout en oeuvre pour résoudre les problèmes techniques et pour que les trains circulent dès que possible sur l’axe est-ouest, affirment-ils dans un communiqué commun.

Devant les médias, Andreas Meyer a parlé d’une «naissance aux forceps».«Nous voulons que le duplex soit un succès. Il faudra encore du temps jusqu’à ce que ce train réponde en tout point aux attentes élevées de la clientèle suisse».

La mise en service de nouveaux trains est toujours complexe et a déjà entraîné des restrictions. Les spécialistes des deux entreprises sont en contact quotidien.

En janvier, dans un entretien accordé aux journaux de «CH Media», Andreas Meyer accusait Bombardier d’être à l’origine des problèmes. Bombardier est responsable, car il s’est engagé à fournir ce matériel. Côté fournisseur, Stéphane Wettstein assurait que les problèmes sont aussi liés au réseau ferroviaire.

Seules douze rames en circulation

Soixante-deux «FV-Dosto» destinés aux grandes lignes ont été commandés à Bombardier en 2010. Les livraisons auraient dû intervenir dès 2013. Pour l’heure, seules douze rames circulent depuis décembre sur la ligne InterRegio Bâle-Zurich-St-Gall-Coire. Les CFF attendent de voir des améliorations avant d’étendre la zone d’exploitation des trains.

Au total, le contrat porte sur 1,9 milliard de francs. Les CFF ont déjà versé un tiers du prix global à titre d’acompte. Il s’agit de la plus importante transaction de l’histoire des CFF.

Une demande de dédommagements n’est pour le moment pas à l’ordre du jour, indique Andreas Meyer. Mais il souligne que le contrat signé avec Bombardier est assorti d’amendes dépassant l’ordinaire. De son côté, Stéphane Wettstein estime que le paiement d’indemnités n’est pas à l’ordre du jour.

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