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Un tiers des restaurants romands hors-la-loi

Provenance des viandes imprécise ou inexistante, 36% des restaurants romands ne respectent pas l’obligation d’indiquer l’origine précise de leurs produits.

28 janv. 2020, 12:30
"De nombreux consommateurs mangent ainsi à leur insu des plats contenant potentiellement des traces de stimulateurs de croissance et source de souffrance animale", dénonce la FRC.

Les restaurants romands ne respectent pas tous la loi. Un tiers d’entre eux ne mentionnent pas l’origine de leur viande ou donnent des provenances multiples, d’après une enquête de la FRC.

Dans près de neuf cas sur dix, les restaurateurs indiquent par écrit la provenance des viandes, que ce soit sur le menu ou sur une pancarte affichée au mur, communique mardi la Fédération romande des consommateurs (FRC). La provenance est cependant souvent imprécise, certaines viandes ayant même plusieurs origines. Dans les 12,5% d’établissements restants, l’origine est introuvable ou incomplète.

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Au total, 36% des viandes analysées n’ont pas d’origine ou des provenances multiples. Pour le boeuf, c’est 32% des visites effectuées. Un chiffre qui grimpe à 45% pour la volaille. «Plus du tiers des échantillons est donc hors-la-loi!», s’insurge la FRC. Et de rappeler que l’indication correcte et précise exclut l’utilisation d’une liste de provenances possibles.

«Véritable scandale»

Une telle pratique est problématique, car elle cache l’origine véritable des produits carnés, poursuit la FRC. Or, de nombreux pays pratiquant des modes de production interdits par la Confédération exportent leurs viandes en Suisse. Parmi eux se trouvent notamment le Brésil, qui est à l’origine de 40% de la volaille importée en Suisse, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine et la Thaïlande.

L’utilisation dans ces pays d’antibiotiques ou de stimulateurs de performance hormonaux doit par ailleurs être identifiée de façon explicite. Près de 40% des restaurants visités auraient ainsi dû faire figurer cette déclaration, mais seuls 6,7% l’ont réellement effectué. La lacune concerne principalement le poulet brésilien ou l’agneau de Nouvelle-Zélande.

Pour la FRC, c’est «un véritable scandale». «De nombreux consommateurs mangent ainsi à leur insu des plats contenant potentiellement des traces de stimulateurs de croissance et source de souffrance animale», dénonce-t-elle.

Campagne d’information

Estimant que certains restaurants ne sont pas forcément au courant de cette obligation, la FRC suggère la mise sur pied d’une campagne d’information. Elle appelle aussi les cantons, en charge de la mise en oeuvre de la législation, à faire en sorte que les consommateurs soient mieux informés sur les provenances des viandes.

L’enquête de la FRC a été menée par trente clients mystères dans toute la Suisse romande. Près de 200 établissements ont été visités durant les fêtes de fin d’année.

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