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Un Suisse d'origine kényane dénonce un délit de faciès de la police zurichoise à Strasbourg

La Cour européenne des droits de l'homme devra statuer sur une décision du Tribunal fédéral qui a débouté un Suisse d'origine kényane, bibliothécaire à l'EPFZ, qui estime que la police voulait le contrôler simplement parce qu'il est noir.

09 sept. 2018, 14:34
Le bibliothécaire zurichois avait tenté d'échapper au contrôle de police. Il avait aussi refusé de payer l'amende infligée.

Un Suisse d'origine kényane fait recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme contre un jugement du Tribunal fédéral. Celui-ci a estimé qu'il avait été contrôlé à bon droit par la police municipale de Zurich, mais l'intéressé estimait avoir été victime de délit de faciès.

Cette plainte est nécessaire parce que les tribunaux suisses, avec leurs jugements dans ce domaine, contribuent à ce que "les pratiques racistes de la police" soient légitimées, a indiqué dimanche l'Alliance contre le profilage racial, qui soutient la personne concernée. Les politiciens dans les cantons et les villes ainsi que le Conseil fédéral refusent de désigner le racisme comme un problème institutionnel, critique l'organisation.

Il tente d'éviter les agents

En février 2015, des policiers municipaux avaient voulu contrôler l'identité d'un homme de couleur en gare de Zurich car il leur paraissait suspect. L'intéressé, bibliothécaire à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, avait détourné le regard et tenté d'éviter les agents, indiquait le rapport de police.

Cet homme avait vécu l'évènement de manière très différente. Il estimait qu'il avait été contrôlé uniquement en raison de la couleur de sa peau. Pour cette raison, ce Suisse de 43 ans, né au Kenya et résidant dans notre pays depuis une décennie, avait refusé de s'identifier.

Refus de payer l'amende

Il avait écopé d'une amende de 100 francs pour refus d'obtempérer à une injonction policière, qu'il avait refusée de payer. Lors du procès de première instance, le bibliothécaire avait déclaré qu'il était constamment visé par la police et que cela n'avait rien à voir avec son comportement. Les policiers avaient affirmé de leur côté qu'ils avaient voulu procéder au contrôle car il ressemblait à un individu recherché.

Débouté par le Tribunal de district de Zurich et par le Tribunal cantonal, l'homme a recouru, en vain, au Tribunal fédéral. Ce dernier a estimé en mars que le contrôle était justifiable et proportionné. Outre l'amende, le recourant doit supporter les frais de la cause qui s'élèvent à 1200 francs. Il appartient maintenant à la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg, de se prononcer.

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