En Suisse, un enfant sur vingt était touché par la pauvreté en 2014. Ce chiffre a augmenté par rapport l'année précédente, mais a diminué de moitié depuis 2007. Les enfants vivant dans un ménage monoparental sont particulièrement concernés.
Près de 73'000 enfants - âgés de moins de 18 ans - étaient considérés comme pauvres en 2014, contre 55'000 un an plus tôt, indique l'Office fédéral de la statistique (OFS) au sujet d'une étude publiée vendredi. La Suisse comptait plus de 150'000 enfants pauvres en 2007, chiffre qui a constamment diminué jusqu'en 2013.
La situation professionnelle des parents est un facteur déterminant pour prévenir la pauvreté des enfants, note l'OFS. Un peu moins d'un tiers des têtes blondes dans le besoin vit dans un ménage où aucun adulte n'est actif. Les quelque deux tiers restants évoluent dans un ménage où le revenu est égal ou inférieur au seuil de pauvreté malgré un emploi rémunéré. Quatre fois sur cinq, il s'agit de ménages n'ayant qu'un seul revenu.
La pauvreté touche aussi fréquemment les bambins grandissant dans un ménage monoparental. Environ un sur sept est pauvre et un sur deux souffre de privation matérielle. Pauvreté rime parfois avec insalubrité: près d'un quart des enfants élevés par un seul parent vit dans un logement présentant des problèmes d'humidité, constate l'OFS.
Les parents se privent
Dans les ménages confrontés à des privations matérielles, de nombreux parents se serrent la ceinture pour leurs enfants. Dans plus de la moitié des ménages qui n'ont pas les moyens de partir en vacances, les enfants peuvent tout de même partir une semaine par an. Dans les ménages où un adulte au moins renonce, faute de moyens, à un loisir régulier (club de sport, leçons de musique), environ trois quarts des rejetons peuvent pratiquer une telle activité.
Par rapport à d'autres pays européens, le tableau en Suisse est plutôt positif, selon l'OFS. Les enfants sont assez rarement exposés au risque de pauvreté et leurs conditions de logement sont relativement bonnes. Seuls les pays scandinaves et les Pays-Bas font état de conditions aussi bonnes, voire légèrement meilleures. Par ailleurs, l'origine sociale (formation et nationalité des parents) n'influence que faiblement le risque de pauvreté en Suisse, comparé à beaucoup de pays d'Europe.
L'OFS recourt au taux de risque de pauvreté, différent du taux de pauvreté, afin de comparer la situation en Suisse avec celle d'autres pays. Les analyses publiées vendredi sont basées sur l'enquête sur les revenus et les conditions de vie (SILC) 2014.