Le chiffre impressionne: 735 000 personnes étaient pauvres en 2019 en Suisse. Cela représente 8,7% de la population, selon l’Office fédéral de la statistique. Au moment d’interpréter, la prudence est certes de mise, puisque seuls les revenus (salaires, rentes) sont pris en compte, et pas la fortune comme l’épargne ou les biens immobiliers. Le taux s’inscrit néanmoins clairement en hausse sur la durée (voir infographie), si l’on compare par exemple avec 2014 et ses 6,7% de pauvres. La situation pourrait même s’aggraver: la statistique s’arrête avant l’année 2020 et la crise économique liée à la pandémie.
Comment un pays si riche en est-il arrivé là? Les spécialistes interrogés émettent des hypothèses. L’une d’elles découle du constat que le marché du travail, déjà très libéral, s’est durci ces dernières années. «Les exigences ont augmenté. La numérisation joue ici un rôle, il faut toujours se tenir à la page»,...