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Siège de Crédit Suisse endommagé: un activiste du climat bientôt jugé à Genève

Le 18 février prochain, Genève vivra son premier procès climatique, un mois après celui des douze militants à Renens. Un activiste de Breakfree Suisse sera jugé pour avoir endommagé un bâtiment de Credit Suisse le 13 octobre 2018.

06 févr. 2020, 17:11
Le militant avait apposé des mains rouges sur un bâtiment de Crédit Suisse. (Archives)

Poursuivi pour dommages à la propriété sur un bâtiment de Credit Suisse (CS), un militant pro-climat du collectif Breakfree Suisse comparaîtra le 18 février devant le Tribunal de police de Genève. Il s’agit du second procès du genre en Suisse.

Le premier procès a eu lieu en janvier à Renens (VD). Les douze militants, qui avaient mimé une partie de tennis dans des locaux de CS à Lausanne en novembre 2018 pour dénoncer les investissements de la banque dans les énergies fossiles, ont été acquittés. Le Tribunal de police a reconnu un état de nécessité licite en raison d’une urgence climatique indéniable. Le Ministère public a fait recours.

A lire aussi : Occupation de Crédit Suisse à Lausanne: les 12 militants du climat ont été acquittés lors du procès

Initialement agendé à novembre, le procès qui aura lieu à Genève concerne une action qui a eu lieu le 13 octobre 2018, dans le cadre de la première grande Marche pour le climat. Quelques jours plus tôt, le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirmait l’urgence de contenir le réchauffement planétaire à 1,5 degré d’ici à la fin du siècle.

«Débat public»

Afin de montrer au pouvoir politique la nécessité d’agir, les manifestants ont mené trois actions, a rappelé jeudi devant les médias le prévenu de 23 ans. Ils ont notamment apposé leurs mains couvertes de peinture rouge lavable sur des pages du rapport du GIEC et sur les vitres du siège genevois de CS pour symboliser les victimes du réchauffement climatique.

Le jeune homme a été interpellé par la police alors qu’il rangeait du matériel dans son sac. Il a été condamné par ordonnance pénale à 20 jours-amendes à 30 francs avec sursis et à payer 2300 francs de dommages. Il a fait opposition pour qu’il y ait un débat public. «Ce n’est pas à moi d’être condamné. Mon futur est incertain à cause du changement climatique. Ce procès est illégitime», souligne-t-il.

Membre du collectif de défense dans le procès vaudois, son avocate Laïla Batou pense plaider la légitime défense. «La chronologie a son importance dans ce dossier. L’action genevoise a eu lieu avant celle de Lausanne, ce qui montre une gradation dans les moyens d’action face à l’absence de volonté politique de mettre en oeuvre les accords de Paris sur le climat», indique-t-elle.

Soutien aux activistes

Breakfree Suisse mène une campagne non violente depuis 2016 pour dénoncer les investissements dans les énergies fossiles. «CS a ignoré nos lettres et a préféré ne pas porter plainte pour ne pas faire de publicité. Elle cherche désormais à nous faire taire par des poursuites pénales individuelles», analyse l’accusé. Le collectif attend de la banque qu’elle accepte de débattre publiquement.

D’autres procédures sont en cours à l’encontre d’activistes pro-climat à Genève, à Zurich et à Lausanne. Ils ont reçu le soutien de nombreuses organisations syndicales, de partis de gauche et de personnalités, dont le prix Nobel Jacques Dubochet.

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