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Santé: l’air dans les gares est plus pollué qu’autour des routes à fort trafic

L’air des gares souterraines est particulièrement pollué. Le taux de particules fines mesuré dans celle de Zurich y est plus élevé qu’au centre-ville. Les CFF assurent qu’il n’y a aucun danger pour les voyageurs et que des mesures ont été prises pour diminuer cette pollution.

28 mars 2019, 07:30
Les gares souterraines concentrent davantage de poussières nocives pour la santé.

On associe souvent pollution de l’air et particules fines au trafic routier. Or, les stations ferroviaires sont aujourd’hui pointées du doigt, car l’air y est parfois plus sale qu’à proximité de grands axes routiers. C’est particulièrement le cas dans les gares souterraines, et notamment celle de Zurich.

Les CFF, à la demande de l’Aargauer Zeitung, ont révélé en primeur quelques statistiques d’une étude interne sur la pollution atmosphérique. Ils ont ainsi mesuré 111 mg/m3 de particules fines, soit le double de la valeur journalière tolérée par la Confédération, à savoir 50 mg/m3. Au centre-ville de Zurich, on enregistre une moyenne de 20 mg/m3 seulement.

D’où proviennent ces particules fines? Ces dernières sont essentiellement libérées lors du freinage des trains. Dans les espaces confinés, comme peuvent l’être des gares souterraines, et à défaut d’un système de ventilation adéquat, l’air pollué tend à s’accumuler. Problème: cette poussière chargée en oxyde de fer s’avère très nocive pour les poumons.

Aucun danger

Cependant, les CFF se veulent rassurants et nient tout danger pour la santé des pendulaires. Une analyse que partage l’Office fédéral de l’environnement, sachant que les voyageurs passent trop peu de temps dans les souterrains pour que l’exposition aux poussières soit problématique. Seules les personnes asthmatiques ou souffrant de troubles respiratoires pourraient être incommodées, ainsi que le précise Nino Künzli, professeur à l’Institut tropical et de santé publique suisse.

Mais quid des personnes, en particulier celles qui tiennent une échoppe, travaillant plusieurs heures durant dans les gares souterraines? La question fait davantage débat, sachant que les CFF se basent sur les normes de particules fines autorisées sur le lieu de travail. Or, celles-ci sont 300 fois plus élevées – comprenez tolérantes – que les limites pour la pollution de l’air extérieur.

Mesures déjà prises

Quoi qu’il en soit, l’ex-régie fédérale assure avoir déjà pris des mesures, afin de limiter l’exposition à cette pollution. Des freins plus doux ont été installés sur les rames ferroviaires. L’interdiction du tabac, autre source de particules fines, est effective dans les souterrains depuis 2004 et devrait être étendue à toutes les gares à compter du 1er juin 2019 hors des zones fumeurs.

Néanmoins, il est possible d’aller encore plus loin pour améliorer la qualité de l’air, ainsi que le souligne l’Aargauer Zeitung. Actuellement, le métro de Stuttgart teste des systèmes de ventilation dernier cri. Selon le fabricant, ils seraient capables de filtrer jusqu’à 80% des poussières fines dans les espaces confinés.

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