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Sans réforme, les retraites risquent de chuter de 28%

Selon une étude spécialiste de la prévoyance professionnelle et privée Swisscanto, une réforme du deuxième pilier s’avère urgente, si on ne veut pas voir les retraites accuser une baisse de 28% en moyenne.

06 juin 2019, 09:54
Selon l'institut, les prestations du 2e pilier ont "fortement" baissé ces dernières années et vont continuer dans cette voie sans contre-mesure.

Sans réforme du deuxième pilier, les futurs retraités risquent de voir leur retraite amputée de 28% en moyenne, a averti jeudi le spécialiste de la prévoyance professionnelle et privée Swisscanto.

«La prévoyance professionnelle du 2e pilier est fragilisée et il faut agir d’urgence», a averti Swisscanto dans son étude annuelle sur les caisses de pension. Selon l’institut, les prestations du 2e pilier ont «fortement» baissé ces dernières années et vont continuer dans cette voie sans contre-mesure.

Pour le directeur de Swisscanto Prévoyance, Reto Siegrist, «il n’est pas encore trop tard» pour agir, mais des mesures correctives doivent être prises au plus tôt. Le repli du taux technique sur les dix dernières années s’est répercuté dans un taux de conversion plus faible. Ce dernier est utilisé par les caisses de pension pour convertir l’avoir de vieillesse en rentes.

Sur les dix dernières années, les taux de conversion ont en moyenne baissé d’environ 1,0 point à 5,7% environ. D’ici 2023, Swisscanto s’attend à un nouveau repli à 5,5%. Et le recul devrait se poursuivre.

«D’énormes lacunes de prestations apparaissent dans la prévoyance du 2e pilier. Un salarié qui adhère aujourd’hui à un plan de prévoyance d’une caisse qui n’a pris aucune mesure correctrice doit se contenter au bout de 40 ans d’une rente inférieure de 27,9% à celle d’un plan de prévoyance qui était en vigueur il y a dix ans», a averti Swisscanto.

Retenue sur les actions

L’institut a également constaté que les caisses de pension sont relativement prudentes en matière de placement. La part des actions dans le total des avoirs des caisses de pension n’a que légèrement augmenté en moyenne, passant de 27% en 2009 à 29% en 2018.

La part des obligations est parallèlement descendue de 39% à 31%, tandis que l’immobilier a augmenté d’environ 6 points de pourcentage à 25%. Cette part est nettement plus élevée que la moyenne internationale et Swisscanto avertit que les instituts fortement investis dans ce secteur «sont exposés à des risques immobiliers remarquablement élevés».

Pour faire face à ces problèmes et tenter de stabiliser les retraites, l’institut, propriété de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), recommande de relever les cotisations de 17,9%, de prolonger la durée de cotisation de 7,2 ans ou d’abaisser la déduction de coordination de 6000 francs.

Hormis le problème de fond démographique et des taux bas depuis plusieurs années, les caisses de pension ont également souffert d’une année boursière difficile en 2018. Avec une performance négative de 2,8%, contre +7,6% en 2017, l’exercice écoulé était le plus mauvais en matière de rendement depuis dix ans.

Dans un contexte difficile sur les marchés en 2018, les avoirs d’épargne des assurés actifs ont été à environ 1,6% moins bien rémunérés que ceux des bénéficiaires de rentes qui se situaient à 2,3%.

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