"Le principe de mesurer le temps avec un système à quartz existe depuis fort longtemps. J’ai simplement eu l’idée d’y ajouter de la microélectronique de façon à pouvoir introduire le quartz dans les montres que l’on porte au poignet."
C'était ce printemps, alors qu'il s'apprêtait à fêter son centième anniversaire. L'ingénieur revenait dans nos colonnes, sur sa carrière consacrée à la précision qui, de l'horlogerie neuchâteloise, a essaimé dans nombre d'industries, et notamment l'électronique. La famille de René Le Coultre, né à Milan le 28 juillet 1918, a annoncé sa disparition.
René Le Coultre, l'homme à la recherche du temps précis
Petit-fils du cofondateur de l'horloger Jaeger-Le Coultre, il émet en 1957 l'idée d'introduire du quartz dans les montres-bracelets. Directeur de la recherche et du développement chez Rolex dès 1971, figure de la Fédération horlogère, puis directeur du Centre électronique horloger, il aura encore participé à la fondation du Centre suisse d'électronique et de microtechnique en 1981.
Hommages
Serge-André Porret, directeur en charge de l’activité systèmes sans fil et intégrés, au CSEM, rend hommage à René Le Coultre: «Lui et ses pairs ont fait bien plus que de mettre au point la montre à quartz. Ils ont acquis et développé des compétences microélectroniques qui ont doté Neuchâtel et la Suisse d’un savoir-faire exceptionnel et longtemps unique dans ce domaine», commente-t-il.
L’ami et ancien collègue de René Le Coultre, Eric Vittoz, parle d’un homme «brillant et sympathique. Il a réussi à convaincre de la faisabilité d’une montre à quartz. La partie électronique de l’horlogerie lui doit beaucoup», témoigne-t-il. Le président de la Fédération horlogère, Jean-Daniel Pasche, ajoute que René Le Coultre «était une personnalité très attachante qui est restée passionnée par notre industrie jusqu’à son décès.»