Canicules en France, sécheresse en Californie, inondations au Népal, loi sur le CO2 refusée… Ne manquerait plus que les 31 activistes soient condamnés ce vendredi à Fribourg, dans le cadre du plus grand procès du genre en Suisse, pour boucler une semaine noire sur le front du climat. C’est bien ce que redoute Dominique Bourg, après le jugement publié par le Tribunal fédéral (TF) il y a une semaine qui rejette le principe de l’état de nécessité licite justifiant la désobéissance civile. Auteur du récent Désobéir pour la terre (Editions PUF), le philosophe suisse ne désespère pas que la justice se hisse à la hauteur du défi climatique.
Pourquoi la désobéissance civile est-elle encore légitime à vos yeux malgré l’arrêt du Tribunal fédéral (TF)?
Dominique Bourg: La désobéissance civile reste un instrument démocratique reconnu par la philosophie politique depuis des lustres. C’est un moyen de faire bouger la société...