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Procédures pénales: les cantons recourent de manière trop divergente aux profils ADN

Une enquête montre que les cantons recourent trop différemment aux analyses ADN dans le cadre de procédures pénales. Le Conseil fédéral droit prendre des mesures pour une meilleure harmonisation.

30 août 2019, 11:19
Le prélèvement d'un échantillon d'ADN représente une atteinte aux droits fondamentaux et il ne devrait pas être sujet à des différences en fonction du canton. (illustration)

Les cantons recourent trop différemment aux analyses ADN dans le cadre de procédures pénales. Même si l’utilisation à grande échelle a été stoppée en 2014 par un arrêt du Tribunal fédéral, la commission de gestion du Conseil des Etats réclame une uniformisation.

Elle avait demandé au Contrôle parlementaire de l’administration (CPA) d’enquêter sur le sujet. Or les écarts de pratique constatés dans les sept cantons examinés – soit Vaud, Fribourg, Berne, Zurich, Argovie, Grisons et Tessin – ne s’expliquent pas par le nombre de procédures pénales, critique la commission dans un rapport publié vendredi.

Différences fâcheuses

Selon elle, ces différences sont fâcheuses et le Conseil fédéral doit prendre des mesures avec les cantons pour parvenir à une meilleure harmonisation. Le prélèvement d’un échantillon d’ADN représente une atteinte aux droits fondamentaux et il ne devrait pas être sujet à des différences en fonction du canton.

 

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En décembre 2014, le Tribunal fédéral a limité le recours aux analyses ADN en précisant qu’elles ne pouvaient être ordonnées qu’après un examen au cas par cas et pas à titre de réserve pour un usage ultérieur. Directement concerné par l’arrêt, Berne a immédiatement réduit le nombre de profils de personnes établis annuellement. Le recul a aussi été sensible en Argovie.

Dans les autres cantons analysés, le nombre est en revanche resté quasiment stable entre 2012 et fin 2017. A Zurich, champion des profils en chiffres absolus, il a fallu attendre un arrêt du tribunal cantonal de novembre 2017 pour un net recul statistique.

Vaudois friands d’ADN

Pour Vaud en revanche, le nombre demeure depuis 2011 élevé par rapport à l’ensemble des relevés signalétiques et la pratique n’a pas évolué depuis 2001. Le canton a trouvé un arrangement pour qu’un prélèvement de muqueuse soit effectué lors des relevés. Il a toutefois annoncé aux enquêteurs vouloir introduire en 2019 un système électronique qui doit remplacer l’ordonnance générale par des décisions individuelles du ministère public.

Le recours aux analyses ADN est toutefois jugé globalement adéquat. A l’échelle nationale, le nombre de nouveaux profils de personnes établis est en effet tombé de 22’450 en 2013 à 17’650 en 2017 et ce recul est parallèle à l’évolution de la criminalité. L’ordonnance d’analyses ADN est en outre approprié en fonction de l’infraction, conclut l’enquête.

Indépendance non garantie

Le gouvernement est par ailleurs prié d’intervenir pour garantir l’indépendance de la surveillance des laboratoires d’analyse et de la banque nationale de données ADN.

L’Office fédéral de la police (fedpol) devrait jouer un rôle accru en matière de pilotage. Il a délégué l’exploitation de la banque nationale de données ADN à un service de coordination rattaché à l’Institut de médecine légale de l’Université de Zurich (IML) en l’an 2000. Mais il n’a jamais vérifié si c’était toujours l’organisme adéquat alors que le paysage des laboratoires a beaucoup évolué.

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