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Prévoyance vieillesse: la nouvelle réforme de l'AVS fâche à gauche, mais séduit la droite

A peine dévoilée que la nouvelle réforme de l'AVS fait déjà grincer des dents à gauche, mais semble séduire à droite. La hausse de l'âge de la retraite à 65 ans cristallise l'ire de la gauche. Si l'augmentation de la TVA déplaît à droite, le reste de la réforme semble lui convenir.

28 juin 2018, 11:45
/ Màj. le 28 juin 2018 à 14:30
La nouvelle réforme propose de relever l'âge de la retraite des femmes au même niveau que celui des hommes.

La nouvelle réforme de l'AVS, proposée par le Conseil fédéral jeudi, semble davantage séduire à droite qu'à gauche, sauf sur la question de la hausse de la TVA. A gauche, le poids fait porté aux femmes fâche.

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Le PLR est ouvert au projet du gouvernement qui contient plusieurs éléments du Plan B du parti, explique ce dernier dans un communiqué jeudi. Et le PLR de citer l'ajustement de l'âge de la retraite à 65 ans et la flexibilisation de l'âge de la retraite entre 62 et 70 ans combinée à des incitations financières encourageant le travail au-delà de l'âge de référence.

 

Comme l'Union patronale, il déplore une augmentation "inacceptable" de la TVA de 1,5%. Mais dans l'ensemble, le présent paquet "AVS 21" est un premier petit pas. "Une autre réforme devrait suivre au milieu des années 30", a précisé le conseiller fédéral Alain Berset pendant la conférence de presse jeudi.

L'UDC et l'USAM sont sur la même ligne. Elles défendent une réforme allégée et rapidement réalisable qui devrait se limiter à une retraite pour tous à 65 ans, sans mesures de compensation pour les femmes. Et sans hausse de la TVA, d'après l'UDC, une hausse modérée, selon l'USAM.

 

Alain Berset peut aussi compter sur les Vert'libéraux. L’adaptation et la flexibilisation de l’âge de la retraite sont urgentes et le financement supplémentaire par la taxe sur la valeur ajoutée est clairement préférable à une augmentation des cotisations salariales.

En revanche, le "marchandage", adopté par le Conseil des Etats, entre le projet fiscal 17 et le financement supplémentaire de l’AVS met en péril la présente réforme du premier pilier, selon les Vert'libéraux. Au Conseil national, les Vert’libéraux exigeront une séparation de ces deux projets.

PDC mitigé

Le PDC estime aussi que le projet du Conseil fédéral va dans la bonne direction, malgré certaines faiblesses. Mais après l'échec de la réforme conjointe des premier et deuxième piliers en septembre dernier, dont il impute une grande part de responsabilité au PLR et à l'UDC, "la promesse d'une meilleure solution ne pourra être tenue et cela coûtera beaucoup plus cher".

 

Il soutient la hausse de l'âge de la retraite des femmes, avec des mesures pour atténuer le choc. Il souscrit aussi à la hausse de la TVA, mais 1,5% est jugé trop élevé. Le PDC compte sur la réforme de l'imposition des entreprises, le projet fiscal 17 (PF 17), adopté par le Conseil des Etats début juin, qui pourrait rapporter 2,1 milliards à l'assurance.

Financement plus social

L'Union syndicale suisse (USS), le Parti socialiste suisse (PS) et la Jeunesse socialiste suisse (JS Suisse) refusent la réforme jugée "insuffisante" de l'AVS. "La ligne rouge fixée par le peuple lors de la votation sur la prévoyance vieillesse, c'est-à-dire l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes, est franchie", selon la JS Suisse.

 

Les femmes n'accepteront pas un relèvement de l'âge de la retraite sans compensation convenable. Sécuriser le financement de l'AVS uniquement par le biais d'une hausse de la TVA est un non-sens antisocial, pour le PS.

 

Les trois organisations plaident pour une forme "plus sociale" du financement de l'AVS. Cela passe par les cotisations salariales, qui n'ont pas été augmentées depuis 1975. La réforme de l'imposition des entreprises prévoit une telle hausse.

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