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Pourquoi la Suisse ne veut pas d'une loi pour interdire les animaux sauvages des cirques

Ce jeudi, une pétition forte de 70'000 paraphes sera déposée à la Chancellerie fédérale. Les signataires exigent l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques suisses. Au niveau européen, 16 pays ont légiféré en ce sens. Pourquoi la Suisse n’a-t-elle pas emboîté le pas de ses voisins ? Trois éléments de réponses.

14 mars 2018, 17:01
Ce jeudi, une pétition forte de 70'000 paraphes sera déposée à la Chancellerie fédérale. Les signataires exigent l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques suisses.

1.    Législation déjà restrictive

Si la présence d’animaux sauvages dans les cirques est légale en Suisse, elle est encadrée par une ordonnance de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). 

Cette dernière a pour rôle de définir les exigences en matière de détention et la manière de traiter ces animaux sauvages. Si la plupart des points sont discutés par les auteurs de la pétition  - qui jugent les articles trop laxistes -, la taille de l'enclos intérieur et extérieur fait particulièrement grincer des dents.

 

 

«Ces espaces sont trop étroits, tonne Lucia Oeschger, biologiste et responsable de campagne pour «QUATRE PATTES» suisse. «D’autant plus qu’un point de l’ordonnance permet de réduire de 30 % cette surface déjà trop petite à la base». Du côté du Conseil fédéral, on rappelle que «si l'espace est réduit, les animaux concernés doivent recevoir, au moins trois fois par jour, une occupation, qui peut consister en du mouvement ou en d'autres activités à l'intérieur ou à l'extérieur de l’enclos».

 

 

2.    Les cirques dissuadés par les coûts

«Ces dernières années, l'Etat pensais que ce problème allait se résorber par lui-même, lance Lucia Oeschger. Mais depuis deux ans, des animaux sauvages sont réapparus dans certains cirques en Suisse». Et la biologiste d’ajouter: «tant qu’une loi n’interdit pas formellement cette pratique, on ne peut être sûr de rien». Sous la coupole fédérale, on estime qu’il est très onéreux d’offrir aux espèces sauvages des conditions de vie conformes aux directives. Ainsi, selon la Confédération, la législation en vigueur est suffisamment dissuasive.

 

 

3.    Le Conseil fédéral a déjà dit non par le passé

En mars 2015, l'Etat a rejeté une motion de la conseillère nationale Isabelle Chevalley (PVL/VD) qui demandait le bannissement de certaines espèces animales des pistes de cirque helvétiques. Etaient notamment concernés: grands fauves, otaries, girafes ou gorilles. Le Conseil fédéral s’y est opposé, arguant que «toute détention devait de toute manière tenir compte du bien-être des animaux».
 

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