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Pollution: les poissons suisses meurent à cause des engrais et des pesticides

L'Office fédéral de l'environnement a évalué les dommages commis à l'encontre des populations piscicoles de Suisse. La pollution chronique des points d'eau nuit particulièrement aux poissons.

12 août 2020, 11:46
La méthode d'évaluation proposée dans le guide de 1985 reposait pour l'essentiel sur l'estimation des coûts occasionnés par les diminutions de la capacité de rendement de quelques espèces piscicoles intéressantes pour la pêche (illustration).

Un cas de mortalité piscicole aiguë survient en moyenne tous les deux jours en Suisse, le plus souvent liée aux activités humaines. Les dommages peuvent être facturés à l’auteur de l’atteinte, rappelle l’OFEV, qui a présenté mercredi un nouvel outil d’évaluation.

La publication de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) détaille les types de dommages et les coûts pouvant être pris en compte et explique comment les estimer. Un formulaire de saisie automatique permet d’uniformiser les évaluations.

Aménagements et corrections des eaux, résidus d’engrais et de pesticides issus de l’agriculture, autres micropolluants provenant des ménages et de l’industrie et exploitation hydraulique sont autant de facteurs portant atteinte aux milieux naturels aquatiques, rappelle l’OFEV.

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Aujourd’hui, 74% des espèces de poissons indigènes sont considérées comme éteintes ou vulnérables. En plus de la pollution chronique, poissons et écrevisses subissent aussi des pertes liées à des pics de pollution des eaux.

Ces cas de mortalité piscicole aiguë, survenant en moyenne tous les deux jours, sont souvent dus à un manque de vigilance, à une méconnaissance de la toxicité du purin ou des eaux usées provenant des ménages et de l’industrie ainsi qu’aux travaux sur les chantiers.

 

Les substances toxiques déversées dans les points d’eau nuisent particulièrement aux populations de poissons.

 

Remise en état coûteuse

Or un accident impliquant une substance toxique pour les espèces piscicoles peut porter atteinte à des populations entières de poissons et d’écrevisses.

Après un tel cas de mortalité piscicole aiguë, le milieu aquatique concerné doit être remis en état et la faune rétablie lorsqu’elle ne peut plus se régénérer par elle-même. Les travaux chronophages et coûteux qui s’imposent doivent donc pouvoir être facturés à l’auteur de l’atteinte.

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Le nouvel outil mis à disposition par l’OFEV permet aux autorités d’améliorer les relevés des cas de mortalité piscicole aiguë et de répercuter les coûts sur les responsables de manière appropriée et transparente.

Précédent guide dépassé

La méthode d’évaluation proposée dans le guide précédent, datant de 1985, reposait pour l’essentiel sur l’estimation des coûts occasionnés par les diminutions de la capacité de rendement de quelques espèces piscicoles intéressantes pour la pêche et sur des mesures de remise en état limitées au rempoissonnement de ces mêmes espèces.

Ce guide ne correspond plus aux exigences actuelles. En effet, la gestion de la pêche tient aujourd’hui davantage compte de la biodiversité et des interactions écologiques. Toutes les espèces concernées de poissons, d’écrevisses et de macrozoobenthos – les invertébrés visibles à l’œil nu colonisant le fond des eaux – doivent être prises en considération.

La nouvelle version tient compte non seulement de la capacité de rendement réduite de l’ensemble du peuplement piscicole pouvant être pêché, mais aussi, en cas de régénération, de toutes les espèces aquatiques lésées – macrozoobenthos compris.

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