Votre publicité ici avec IMPACT_medias

PLR: oui au Gripen, non au salaire minimum, Moret et Lüscher réélus

Les partis politiques suisses sont en assemblée des délégués ce weekend et les libéraux-radicaux n'échappent pas à la tradition. A Schaffhouse, ils ont notamment donné leurs mots d'ordre pour le 18 mai, avec un oui clair pour l'achat des Gripen et un net refus du salaire minimum. Le comité a pour sa part été réélu.

29 mars 2014, 15:10
Le Parti libéral-radical de Philipp a déjà les élections de 2015 en ligne de mire.

Les 290 délégués du PLR, réunis samedi en assemblée à Schaffhouse, ont adopté leurs mots d'ordre pour deux des objets en votation le 18 mai. Ils ont nettement approuvé l'achat des 22 avions Gripen et encore plus clairement rejeté l'instauration d'un salaire minimum national.

L'initiative populaire proposant d'introduire un salaire minimum de 4000 francs par mois pour 42 heures de travail, soit 22 francs de l'heure, a été balayée par 279 voix contre une. Les délégués ont suivi les arguments du ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann, qui a fermement appelé au rejet.

"C'est une votation très importante, tellement importante qu'il faut refuser ce projet avec la plus grande clarté", a lancé le conseiller fédéral. L'initiative est séduisante pour une grande partie de la population et elle part d'un bon sentiment, mais elle est fondamentalement dangereuse pour les entreprises et la prospérité de tout le pays, a mis en garde M. Schneider-Ammann.

Le Bernois a relevé qu'en Suisse, le chômage est bas, les salaires élevés et qu'en comparaison internationale, on recense très peu de salaires très faibles. "En allemand, on dit: 'Never change a winning team' ('On ne change pas une équipe qui gagne')", a plaisanté le ministre de l'économie, pour appeler à ne pas toucher à un modèle qui fonctionne bien.

Menace pour les PME

L'initiative prétériterait exactement les personnes qu'elle prétend soutenir, car elle menacerait les places de travail les moins bien rémunérées, a ajouté Johann Schneider-Ammann. "Elle enlèverait aux petites et moyennes entreprises (PME) un peu de l'air dont elles ont besoin pour respirer". Et elle menace deux piliers: le système économique libéral et le partenariat social fort, qui doit le rester.

Invitée à défendre le texte des syndicats, la conseillère nationale Martina Munz (PS/SH) a argumenté que travailler doit valoir la peine, dans tous les cas. "Il n'est pas acceptable, dans la riche Suisse, que des travailleurs ne puissent pas vivre décemment de leur revenu", a dénoncé la socialiste.

Avions de combat plébiscités

Les libéraux-radicaux ont ensuite plébiscité, par 244 voix contre 10, l'achat pour 3,126 milliards de francs des avions de combat suédois Gripen destinés à remplacer les Tiger.

Les délégués ont estimé que le remplacement de ces appareils obsolètes est nécessaire car la sécurité est un devoir central de l'Etat. Il en va de la souveraineté aérienne suisse. "Des forces aériennes performantes permettent aussi à la Suisse de garantir sa neutralité", a plaidé le conseiller national genevois Hugues Hiltpold.

Et de souligner que sans l'acquisition des Gripen, la Suisse ne pourrait plus assumer la sécurité d'une manifestation telle que le Forum économique mondial (WEF) de Davos. Opposée aux avions de combat, la co-présidente des Jeunes Verts Lena Frank a souligné que cet achat est beaucoup trop cher dans la situation financière actuelle.

Le président mobilise ses troupes

En ouvrant l'assemblée, le président du parti Philipp Müller a rassemblé ses troupes dans l'optique des élections fédérales de 2015. "La Suisse est un modèle à succès. Le faire perdurer est le défi du PLR", a-t-il lancé. La stratégie future du PLR se basera sur trois piliers: la liberté, la cohésion et l'innovation.

Selon M. Müller, la prospérité de la Suisse ne tombe pas du ciel. Et elle est menacée par des attaques venant de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur. L'initiative en faveur d'un salaire minimal est une de ces attaques internes, a relevé le président. Mais se défendre contre ces visées ne suffit pas, le PLR doit passer à l'offensive.

Direction du parti réélue

Les délégués du PLR ont aussi réélu, par acclamation, les dirigeants du parti, qui se représentaient tous pour un nouveau mandat. Philipp Müller a été ainsi reconduit à la présidence, alors que les vice-présidents ont également été confirmés.

Il s'agit de Vincenzo Pedrazzini (TI), premier vice-président et chef des campagnes de votations, des conseillers nationaux Isabelle Moret (VD), Christian Lüscher (GE) et Christian Wasserfallen (BE), et de la présidente de Locarno (TI) Carla Speziali. Ils sont tous prêts à diriger la campagne en vue des élections fédérales de 2015.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias