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Plainte contre l’évêque Morerod: le Ministère public fribourgeois n’entre pas en matière

A la suite de l'affaire du curé de la cathédrale de Fribourg soupçonné d'abus sexuels, l'Association suisse des libres-penseurs avait porté plainte contre l'évêque Charles Morerod pour entrave à l'action pénale. Le procureur a décidé de ne pas entrer en matière.

06 mars 2020, 09:51
Le procureur général a rappelé que Charles Morerod est entré en fonction en 2011. (Archives)

Le Ministère public fribourgeois n’entre pas en matière à la suite d’une dénonciation des libres-penseurs à l’encontre de Charles Morerod. L’association estimait que l’évêque avait entravé l’action pénale en lien avec les soupçons d’abus sexuels d’un de ses curés.

A lire aussi : Affaire du curé accusé d’abus sexuels à Fribourg: plainte déposée contre l’évêque Morerod

Le procureur général, Fabian Gasser, «a décidé de ne donner aucune suite à cette dénonciation», a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué. Se fondant sur les éléments parus dans les médias, il estime que Charles Morerod, qui est entré en fonction en 2011, ignorait tout d’un procès-verbal tenu (ou non) en 1998 ou 2001, et retrouvé depuis dans les archives de l’évêché.

Pas de recours possible

L’évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui comprend aussi le canton de Neuchâtel, «n’avait pas non plus conscience que l’épisode que lui avait relaté le curé de la cathédrale de Fribourg en 2016 pouvait tomber sous le coup de la loi», a ajouté le Ministère public.

Selon le procureur, aucun élément ne vient d’ailleurs accréditer la thèse selon laquelle Charles Morerod aurait dû dénoncer le comportement du curé de la cathédrale de Fribourg en 2016 déjà, puisque ce comportement lui semblait plus relever de la morale que du droit pénal. Rien n’indique que l’éventuelle victime ait été empêchée de s’adresser à la justice, qui plus est par l’évêque.

Il n’y a pas d’élément objectif propre à fonder le soupçon qu’une entrave à l’action pénale aurait pu être commise.
Le Ministère public fribourgeois, dans un communiqué

«Il n’y a dès lors pas d’élément objectif propre à fonder le soupçon qu’une entrave à l’action pénale aurait pu être commise», en a conclu le Ministère public. L’Association suisse des libres-penseurs a été avisée de l’ordonnance, pour laquelle aucune voie de recours n’est possible.

Avec sa dénonciation déposée le 18 février, les libres-penseurs «voulaient assurer» que les autorités chargées de l’enquête passent à l’action et examinent sérieusement si l’évêque était fautif. «L’Eglise ne doit plus se comporter comme un Etat dans l’Etat et protéger les auteurs présumés contre l’accès des autorités», avaient-ils expliqué.

Trois enquêtes

«L’enquête interne du diocèse concernant la non-divulgation d’informations, le manque de jugement et la disparition de documents» ne suffit pas, avait ajouté l’association. Selon elle, «les mécanismes de contrôle de l’Eglise sont absents ou défaillants».

Visé par la plainte de harcèlement sexuel d’un confrère, abbé à Peseux (NE) aujourd’hui, le curé de la cathédrale de Fribourg est aussi soupçonné d’avoir eu une relation avec un jeune de 17 ans en 1998 dans un chalet à Torgon (VS). Il a été écarté de son ministère début février par l’évêché.

Outre l’enquête interne du diocèse, deux autres enquêtes sont engagées dans un dossier. Il s’agit d’une enquête de police dans le canton de Vaud et une enquête canonique.

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