Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Nouvelle loi sur la chasse: le loup dans la ligne de mire des votations du 27 septembre

Le peuple dira le 27 septembre s’il accepte de durcir le ton face au loup, dans le cadre de la nouvelle loi sur la chasse. La Suisse dénombre actuellement 80 loups qui chaque année tuent plusieurs centaines de moutons et de chèvres, créant des conflits avec les propriétaires. Selon des associations de protection animale, la révision est ratée, inacceptable et encourage les décisions arbitraires.

27 août 2020, 10:45
La nouvelle loi sur la chasse permettra une forme de régulation de certaines espèces animales protégées. (illustration)

Le sort du loup est entre les mains du peuple. Il dira le 27 septembre s’il veut durcir le ton face aux dégâts qu’il provoque. La nouvelle loi sur la chasse permettra une forme de régulation de certaines espèces animales protégées. La révision devrait être acceptée selon un sondage de la SSR diffusé vendredi.

L’actuelle loi date de 1986 et doit être remise au goût du jour. A l’époque, le loup n’avait pas encore colonisé le territoire helvétique. Mais depuis la formation de la première meute en 2012, les effectifs se sont multipliés. La Suisse dénombre actuellement 80 loups qui chaque année tuent plusieurs centaines de moutons et de chèvres, créant des conflits avec les propriétaires.

Cohabitation

La loi révisée doit notamment adapter les règles de cohabitation entre le loup et l’être humain aux réalités actuelles. Les cantons pourront autoriser les tirs avant que les loups n’aient fait des dégâts afin qu’ils conservent leur crainte de l’homme et des zones habitées. Mais ces tirs seront liés à plusieurs conditions préalables.

 

 

Les cantons ne pourront pas s’attaquer à des meutes qui restent éloignées des troupeaux et des villages. Ils devront également justifier le tir auprès de la Confédération. Les organisations de protection de la nature pourront toujours faire recours contre la décision cantonale.

Les cantons pourront aussi autoriser le tir d’un loup isolé s’il s’attaque aux troupeaux malgré les mesures de protection ou s’il rôde autour des étables et des villages. En revanche le loup ne pourra pas être chassé.

Le projet de loi concerne également, le castor, le lynx ou le héron cendré qui perturbent l’activité des paysans, des chasseurs, des pisciculteurs. La démographie de plusieurs populations d’espèces protégées a évolué au fils des années. Certaines connaissent aujourd’hui une forte expansion qui génère de plus en plus souvent des conflits avec les activités humaines.

«Bon compromis»

La nouvelle loi sur la chasse est un «bon compromis» et les conflits pourront être réduits, estime la ministre de l’environnement Simonetta Sommaruga. Seules trois espèces peuvent encore être régulées, contre près de 300 auparavant: le loup, le bouquetin et le cygne tuberculé. La population des animaux sauvages ne doit pas être menacée.

Par ailleurs, la révision met davantage à contribution les paysans. Ils devront construire des clôtures et recourir à des chiens s’ils veulent toucher des indemnités pour les bêtes tuées.

La révision prévoit notamment un transfert de compétences de la Confédération aux cantons en matière de protection des espèces. Chaque canton sera libre d’interpréter à sa façon la protection. La loi permet des tirs individuels ciblés et des régulations de population.

La nouvelle loi tient compte des différents intérêts en jeu. Elle donne aux cantons un instrument modéré pour réguler la population des loups et contribue à la cohabitation de l’homme et du loup. Elle offre aussi une meilleure protection de la nature et des espèces sauvages qu’aujourd’hui, soulignent les partisans.

Raté

Ce n’est pas l’avis des organisations de protection de l’environnement et des animaux, à l’origine du référendum. Selon elles, la révision est ratée, inacceptable et encourage les décisions arbitraires.

La réforme est extrêmement inquiétante. Elle anéantit la protection des espèces menacées au lieu de la renforcer, selon les référendaires qui demandent un retour à la case départ. La loi autorise des tirs pour réguler des effectifs jusque dans les sites de protection de la faune sauvage. Elle s’éloigne d’une réglementation équilibrée entre chasse et protection.

Bien que protégés, lynx, castors, cygnes tuberculés, hérons cendrés, loups et loutres courent le risque d’être abattus plus facilement. Les espèces menacées, comme le tétras-lyre, le lagopède, la bécasse des bois, le lièvre, ne seront elles toujours pas préservées.

Cette révision ne visant qu’un but : faciliter et étendre la régulation aux espèces protégées, sans motif valable, avancent encore les opposants à la loi. Il vaudrait mieux soutenir les exploitants agricoles dans la mise en œuvre de solutions pragmatiques pour protéger leurs cultures et leurs troupeaux. Un renforcement de la protection des troupeaux serait une meilleure solution que l’abattage préventif des animaux.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias