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No Billag: "Le débat sur le service public ne fait que commencer", dit la presse

Suite aux votations de dimanche, la presse constate que le débat sur la mission de la SSR et du service public ne fait que commencer.

05 mars 2018, 07:02
"Une majorité sans équivoque a constaté que la SSR est indispensable à la formation d'opinion, à la diversité linguistique, à la cohésion nationale", souligne le Blick.

Il y aura un avant et un après "NoBillag", assure la presse lundi. Le débat sur la mission de la SSR et plus largement du service public ne fait que commencer et la presse écrite romande veut en être. Outre-Sarine, on rappelle à la SSR ses promesses de campagne.

Dimanche les Suisses ont dit "oui" à 71,6% au financement d'un service public fort. Car il est le seul à pouvoir garantir "le subtil équilibre" d'un marché éclaté en quatre langues, quatre cultures et particularismes régionaux et locaux, estime Arcinfo. Un marché si particulier ne peut "tout simplement pas financer autrement un média audiovisuel de qualité", complète la Tribune de Genève.

"Une majorité sans équivoque a constaté que la SSR est indispensable à la formation d'opinion, à la diversité linguistique, à la cohésion nationale", souligne le Blick. Les Suisses ont donc plébiscité une "information de qualité, vecteur indispensable au bon fonctionnement de la démocratie", analyse le Quotidien Jurassien.

Cela dit "si le peuple a renoncé à tuer la SSR, ce n'est pas pour la conserver telle quelle", enchaîne la Tribune de Genève, saluant les premières mesures d'économie annoncées par le directeur de l'institution Gilles Marchand, qui "à première vue vont dans la bonne direction". Grâce à cette initiative, la SSR est désormais mûre et prête à se limiter elle-même, constate ainsi en substance le Tages-Anzeiger.

Mais comment mener cette transformation? Pour la Nordwestschweiz, il faut d'abord couper dans son financement, ce qui permettra automatiquement d'obtenir une définition plus précise de son mandat. Une position inverse à celle de la Neue Zürcher Zeitung pour qui il est primordial de définir d'abord le mandat de prestations avant de toucher à la redevance.

"Pas le monopole du service public"

La SSR n'a pas le monopole du service public, insiste surtout la Tribune de Genève. Dans l'opération de mise à plat et au régime de la SSR, il ne faudra jamais perdre de vue l'ensemble de l'offre médiatique suisse: "la presse privée contribue tout autant, voire davantage, dans sa zone de couverture, à la diversité des opinions et à la formation du débat public".

Les quotidiens romands appellent ainsi à une réflexion approfondie du contexte médiatique actuel. "La diversité des titres est mise à mal, les journaux ferment, fusionnent et peinent à assumer leur rôle en matière de débat démocratique. Ne parlons même pas de l'Agence télégraphique suisse (ats), en crise profonde", détaille Le Courrier.

Et La Liberté de relever qu'"il ne saurait être question de se contenter du statu quo, car il n'y a pas de démocratie sans diversité de l'information". Les journaux ont besoin que leur rôle de service public soit aussi reconnu et soutenu, écrivent ainsi unanimement les commentateurs romands.

"Capitaliser sur cette campagne"

L'initiative a remis sur le devant de la scène "la cohésion de proximité jouée par des médias indépendants", estime 24heures. "Le débat sur l'aide directe ou indirecte à la presse doit se mener en regard de l'indépendance nécessaire au contre-pouvoir. Pourquoi, par exemple, l'ats ne serait-elle pas financée en partie par la redevance?", argue le journal vaudois.

Durant la campagne, la SSR s'est dite prête à imaginer une architecture différente, écrit Le Temps, une architecture plus favorable aux autres médias. "Il sera intéressant de voir ce que deviendra cette volonté lorsque s'ouvriront les discussions sur une nouvelle répartition de la redevance", complète le quotidien.

Lorsque cette question d'aide reviendra sur le devant de la scène, "il sera important, alors, de parvenir à capitaliser sur cette campagne", avertit Le Courrier. Il s'agira "de ne pas se laisser instrumentaliser par des stratégies industrielles des grands éditeurs qui n'ont qu'un seul objectif: garantir des rendements plus que substantiels à leurs actionnaires".

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