Le procureur général de la Confédération Michael Lauber doit faire face à une procédure de révocation. Le conseiller national Lorenz Hess (PBD/BE) a déposé une demande en ce sens. Matthias Aebischer (PS/BE) estime lui aussi que «ça ne peut plus durer ainsi».
M. Hess a déposé sa demande mardi auprès de la Commission judiciaire des Chambres fédérales, a twitté son parti. Il l’a justifiée par le rapport rendu en mars par l’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (AS-MPC) et la prescription dans le procès de l’affaire FIFA, pour laquelle M. Lauber porte «une grande part de responsabilité».
En outre, les principes d’action de la Commission judiciaire la contraignent à ouvrir d’office une procédure de révocation quand de tels incidents ont lieu, a-t-il ajouté sur les ondes de la RTS.
Un peu plus tôt, M. Aebischer, conseiller national et vice-président de la Commission judiciaire, avait déclaré à la radio alémanique qu’il demanderait l’ouverture d’une telle procédure de révocation lors de la séance de la sous-commission judiciaire, prévue mercredi.
Rencontres secrètes
Les discussions autour d’une procédure de révocation de M. Lauber font suite aux rencontres secrètes entre le procureur général et le président de la FIFA Gianni Infantino.
Dans son rapport publié début mars à l’issue d’une enquête disciplinaire, l’AS-MPC a conclu que le procureur général avait contrevenu à plusieurs devoirs de fonction et notamment qu’il n’avait pas dit la vérité à plusieurs reprises.
En conséquence, son salaire devrait être réduit de 8% durant un an. Suite à cette décision, contre laquelle Michael Lauber a fait recours auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF), plusieurs élus aux Chambres fédérales avaient estimé qu’un retrait du procureur général serait la meilleure des solutions.
Des voix s’étaient déjà élevées au Parlement avant la réélection de justesse de M. Lauber en septembre dernier pour exiger le départ ou la non-réélection du magistrat.