D’abord une réponse à une nécessité de survie en contexte hostile, la neutralité est devenue un positionnement stratégique de la politique extérieure de la Suisse qui en a fait une caractéristique identitaire forte. Dans l’ouvrage «Pour une neutralité active. De la Suisse à l’Europe», Micheline Calmy-Rey en retrace les origines et mesure l’écart entre ses formulations théoriques et ses usages.
En plus d’une mise au point du concept, l’ancienne ministre des Affaires étrangères y voit une stratégie que l’UE gagnerait à adopter pour elle-même, à l’heure où le multilatéralisme est mis à rude épreuve. Interview.
Vous consacrez cet ouvrage à un instrument que vous avez utilisé en tant que ministre: la neutralité active…
Micheline Calmy-Rey: La neutralité active, concept appliqué par la Suisse, c’est une politique de non-violence. J’en retrace les fondements en 1647, lorsque les Suisses ont dit, je résume: «nous n’attaquerons personne, tout au plus nous nous...