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Magazine "Spécial Habitat": rencontre avec Jean-Michel Bonvin, multirésident depuis qu’il est enfant

Près d'un tiers de la population suisse vit dans plusieurs habitats à la fois. A quoi ressemble cette existence de nomade? Rencontre avec Jean-Michel Bonvin, un chef d'entreprise qui vit dans quatre logements différents entre les cantons du Valais et de Fribourg.

27 oct. 2018, 08:01
Jean-Michel Bonvin a la particularité de vivre la semaine au camping proche de son lieu de travail.

Le drapeau valaisan flotte au vent au cœur du camping de Schiffenen, dans le canton de Fribourg. Pas de doute, on est bien chez Jean-Michel Bonvin. L’homme a un mode de vie plutôt atypique. Directeur de la société spécialisée dans les énergies renouvelables Groupe E Greenwatt à Fribourg où il vit la semaine, il rentre le week-end dans son Valais natal, tantôt à Arbaz dans la maison familiale, tantôt dans le mayen au-dessus du village, tantôt dans la maison sise dans le vignoble de Signèse sur la commune voisine d’Ayent.

Quatre résidences donc, mais une existence de nomade qui tient de tout, sauf du hasard. «Il y a un côté héréditaire à cette manière de vivre. Enfant, je suivais mes grands-parents sur les trois sites. On montait au mayen avec le bétail, puis on redescendait s’occuper des vignes et dans l’intervalle on habitait à Arbaz.» S’il n’est pas devenu agriculteur comme ses aïeux, il a pourtant conservé les trois différentes demeures familiales. «Mes sœurs ne s’y intéressaient pas et je ne pouvais pas me résoudre à abandonner ce patrimoine», explique le presque sexagénaire.

 

Il y a un côté héréditaire à cette manière de vivre. Enfant, je suivais mes grands-parents sur trois sites.
Jean-Michel Bonvin, Directeur de la société Groupe E Greenwatt et multirésident

 

Contrairement à ce que ses biens immobiliers laisseraient supposer, l’homme n’a pas un train de vie dispendieux et avoue préférer les plaisirs simples. Il passe ainsi son temps à remettre lui-même en état ses différents habitats. «Ce sont des vacances», se plaît-il à préciser. «Si je ne fais rien, je meurs!» C’est aussi pour cette raison qu’il a finalement préféré le camping, lorsqu’il a décidé de trouver un pied-à-terre à Fribourg, lassé d’effectuer les trajets quotidiennement depuis le Valais. «J’ai d’abord vécu à Givisiez (FR) dans un appartement, mais je m’ennuyais, car je ne pouvais pas bricoler», se souvient-il.

Valaisan de coeur, Fribourgeois d'adoption

Il est alors tombé sur une annonce concernant la vente d’un mobile home à Schiffenen et a immédiatement saisi l’aubaine. Il loue l’emplacement entre 3000 et 4000 francs par année, raccordements à l’électricité et à l’eau inclus. Pour le reste, il s’est chargé de rénover l’enveloppe externe et la toiture, ainsi que d’installer un chauffage à pellets.

Avec le drapeau valaisan, le mobile-home de Jean-Michel Bonvin ne passe pas inaperçu. © Lucas Vuitel

 

Si l’extérieur du mobile home avec son cep de vigne et son drapeau donne des indices sur les origines de son propriétaire, l’intérieur ne laisse plus guère place au doute. Des oiseaux empaillés – l’homme est un féru de chasse – à la peau de chamois posée sur un tabouret, en passant par une écharpe du FC Sion ou un tableau illustrant un combat de reines, toute la décoration rappelle ici le Vieux-Pays. «J’aime le canton de Fribourg, mais mes racines sont en Valais. C’est là où je suis né et où je mourrai.»

N’a-t-il donc développé aucune attache dans son canton d’adoption? «Mes copains et ma famille sont en Valais. Ici, je n’en ai pas. Mon cercle social se limite au réseau professionnel.» Et pourtant, après dix ans de cette vie passée à cheval entre deux régions, il ne semble toujours pas lassé. «J’apprécie cette liberté!»

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