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Lutry: il avait tué sa femme de 60 coups de couteau, il écope de la prison à vie

Le procureur n'a trouvé aucune circonstance atténuante au mari qui avait tué sa femme de 60 coups de couteau à Lutry, en 2015. Il a demandé la prison à vie et il a été suivi par les juges.

15 juin 2017, 15:42
/ Màj. le 15 juin 2017 à 19:25
Soupçonné de pédophilie, l'homme a tué sa femme pour ne pas qu'elle témoigne contre lui.

Le Tribunal de l'Est vaudois, à Vevey, a condamné jeudi à la prison à vie l'homme qui a poignardé sa femme en 2015 à leur domicile de Lutry (VD). Il lui avait asséné une soixantaine de coups de couteau.

Il l'a tuée pour qu'elle ne le quitte pas et n'apprenne pas ses tendances sexuelles déviantes. L'accusé, un Irlandais de 50 ans, était impliqué dans une enquête pour pédophilie et ne pouvait pas supporter que sa femme le sache. Or ce jour-là, le 23 mars 2015, elle était convoquée comme témoin par la police.

La Cour a retenu l'assassinat et la prison à vie comme le demandait le Parquet. "Plus égoïste comme mobile, cela n'existe pas. C'est parce que vous ne vouliez pas que votre épouse connaisse vos actes pénaux que vous l'avez tuée", a lancé la présidente.

"Vous l'avez attaquée de dos, par surprise. Et au moment où elle vous suppliait, vous la frappez d'un coup de poing et continuez à la poignarder. Votre culpabilité est écrasante", a-t-elle ajouté.

Plus de 60 coups

Il lui portera plus de 60 coups de couteau, dont plusieurs mortels. Pour arriver à ses fins, il a utilisé deux couteaux différents, la frappant jusqu'à ce qu'elle tombe au sol et allant chercher une lame plus grande - de 18 centimètres - pour la poignarder encore. "Je ne voulais pas qu'elle me quitte", a-t-il expliqué.

La victime, une Russe de 46 ans, cadre supérieure dans une multinationale, était de l'aveu de tous une personne solaire. "Elle n'a pas mérité ce que je lui ai fait. De ma façon étrange, bizarre, je l'aimais. Et c'est la personne qui m'aimait le plus. Je n'ai aucune excuse", a dit l'accusé en anglais, en sanglots, au terme de l'audience.

Peur de l'abandon

Grande barbe hirsute, cheveux longs grisonnants attachés en queue de cheval: l'accusé n'a plus l'apparence de l'employé de multinationale qu'il était autrefois. Son avocate a plaidé l'homicide, soulignant son sentiment de détresse et sa peur de l'abandon.

Il avait peur de perdre sa femme et n'a pas trouvé d'autre moyen pour la retenir. La seule issue qu'il entrevoyait, c'était qu'ils meurent tous les deux. Il aurait tenté de se suicider après son crime, à coup de médicaments et d'alcool, une thèse à laquelle le tribunal n'a pas cru.

Prison à vie

La Cour l'a reconnu coupable d'assassinat, d'actes d'ordre sexuels avec des enfants et de pornographie, notamment. Il a écopé de la prison à vie, ce qui signifie qu'il passera au moins 15 ans derrière les barreaux - en cas de libération conditionnelle - , en principe 20 ans et davantage si le pronostic est défavorable.

Il devra se soumettre à un traitement psychothérapeutique ambulatoire en prison. Notamment pour soigner son attirance pédophile. Dans ce domaine, "il est bien loin d'avoir pris conscience de la gravité de ses actes. Vous ne pouvez admettre que c'est vous qui attiriez ces jeunes filles", lui a dit la présidente.

A sa décharge, la Cour a retenu sa réparation partielle du dommage, sa collaboration à l'établissement des faits et son bon rapport de détention. Un recours est possible.

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