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Le Parlement rejette l’initiative de l’UDC sur la libre circulation

L’initiative «pour une immigration modérée» de l’UDC a été balayée par le Parlement. Après un refus au National, le Conseil des Etats s’est aussi opposé à un texte durcissant encore les relations avec Bruxelles. La votation populaire aura lieu au printemps prochain.

09 déc. 2019, 19:06
Le Conseil des Etats a largement rejeté la proposition de durcir le cadre légal de l'immigration.

L’initiative de l’UDC contre la libre circulation des personnes n’obtient pas le soutien du Parlement. Après le National, le Conseil des Etats a recommandé lundi, par 38 voix contre quatre et trois abstentions, de rejeter le texte.

L’initiative populaire «pour une immigration modérée» a fait l’objet d’un débat bien plus court qu’au National. Les positions esquissées alors se sont confirmées. Seuls quatre sénateurs du groupe UDC ont soutenu le texte. Tous les autres partis ont défendu la libre circulation.

 

 

Le projet exige que la Suisse règle l’immigration de manière autonome. Si le texte était accepté par le peuple, les autorités auraient un an pour négocier la fin de l’accord sur la libre circulation avec Bruxelles. Faute de solution dans ce délai, le Conseil fédéral devrait dénoncer l’accord dans le mois qui suit.

Suixit dur

Une telle situation ne serait pas un problème pour les initiants. «Lier accord commercial et accord de libre circulation est une mauvaise construction», a dénoncé Thomas Minder, reprochant au gouvernement de ne pas avoir de stratégie en matière d’immigration. Et l’indépendant schaffhousois, rattaché au groupe UDC, d’estimer que l’Union européenne (UE) ne laisserait de toute manière pas tomber un «bon client» comme la Suisse.

 

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Un point de vue que ni les autres partis, ni la ministre de la justice ne partagent. Les conditions d’un «Suixit» pourraient être plus dures que celles d’un Brexit. Bruxelles n’a pas d’obligation de négociation avec la Suisse pour obtenir un nouvel accord, a souligné Karin Keller-Sutter.

Se tirer une balle dans le pied

«Soutenir ce texte serait comme se tirer une balle dans le pied», a également critiqué Damian Müller (PLR/LU). A ses yeux, il s’agit de l’initiative la plus hostile à l’économie. Beaucoup d’emplois seraient perdus.

Le projet ne vise pas seulement à réduire l’immigration, il touche aussi à l’économie, la recherche et le développement, a-t-il poursuivi. L’accepter aurait des conséquences graves sur les capacités innovantes du pays. Et la concurrence est énorme dans ce domaine. «Nous ne devons pas devenir la risée de tous!»

 

 

Le Conseil national ayant déjà recommandé le rejet de l’initiative, le texte est prêt pour les votations finales. Il devrait être présenté au peuple au printemps prochain.

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