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Le National enterre l'idée d'un congé paternité de deux semaines

Le Conseil national a enterré mercredi l'initiative parlementaire pour un congé paternité payé de deux semaines. Travail.Suisse planifie le lancement d'une initiative populaire en faveur d'un congé paternité de 20 jours.

27 avr. 2016, 14:13
Ces dernières années, plus d'une douzaine d'interventions visant à introduire un congé paternité ont occupé le Parlement.

Les pères n'auront pas droit à un congé paternité payé de deux semaines. Le Conseil national a enterré mercredi par 97 voix contre 90 et 5 abstentions une initiative parlementaire en ce sens.

Ces dernières années, plus d'une douzaine d'interventions visant à introduire un congé paternité ont occupé le Parlement, a rappelé l'initiant Martin Candinas (PDC/GR). Le thème occupe aussi la société: Travail.Suisse planifie le lancement d'une initiative populaire en faveur d'un congé paternité de 20 jours.

La naissance du premier enfant modifie le quotidien du jour au lendemain et à l'arrivée des suivants, il faut s'occuper des frères et soeurs, cela nécessite davantage de temps. Un congé paternité aiderait à une répartition plus équitable des rôles dans le couple et aiderait davantage de femmes à travailler. "Une bonne chose pour toute la société, pas juste un sucre pour les pères."

Comme pour le congé maternité, le financement devait être assuré par les allocations pour perte de gain (APG). Selon les calculs de l'administration, un congé de paternité de 14 jours coûterait environ 200 millions de francs par an et devrait être financé par un prélèvement de 0,06% sur les salaires.

Affaire privée

La droite conservatrice rejette le principe du congé paternité. Elle estime que fonder une famille est une affaire privée dans laquelle l'Etat n'a pas à s'immiscer. De plus, la priorité doit être donnée à la consolidation des assurances sociales existantes. Une extension de ces dernières ne serait pas supportable financièrement sans hausse de cotisations, a défendu Raymond Clottu (UDC/NE).

Selon Regine Sauter (PLR/ZH), de nombreuses entreprises ont déjà introduit un congé paternité, il n'y a pas lieu d'intervenir. Les pères peuvent aussi prendre des vacances et on ne peut pas faire d'analogie avec le congé maternité car celle-ci devait d'abord corriger l'inégalité, les femmes n'ayant pas le droit de travailler à la naissance.

La Suisse est l'une des lanternes rouges en matière de congé familial, il faut donner un signe en matière de politique familiale, a plaidé en vain Maja Ingold (PEV/ZH). Avant les élections fédérales, la commission avait soutenu l'initiative parlementaire du PDC grison. Puis son homologue des Etats l'avait rejetée en novembre dernier et elle recommandait de justesse de se rallier à ce refus.

L'introduction d'un congé paternité à l'échelon national revient régulièrement à l'agenda du Parlement sans succès jusqu'ici. La gauche plaide depuis longtemps en sa faveur. De nombreux employeurs dont la Confédération et même des discounters comme Lidl et Aldi accordent déjà un tel congé sur une base volontaire.

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