La majorité des députés genevois veut mettre fin à l'interdiction de porter la barbe imposée aux gendarmes. Ils ont transmis vendredi une motion au gouvernement pour qu'il supprime l'ordre de service obligeant les policiers à se raser.
Le Conseil d'Etat a six mois pour y répondre. Mais les déclarations du chef du département de la sécurité Pierre Maudet ne semblent pas favorables aux gendarmes barbus. Il a souligné que sa priorité allait moins à la pilosité qu'à l'action de tous les jours des policiers en termes de sécurité.
"Nous voulons des pandores avec de la tenue et du panache", a souligné le conseiller d'Etat. La police est un corps d'inspiration militaire calqué sur l'image du chef, a-t-il ajouté en précisant que la police genevoise était dirigée par une cheffe. Ainsi "nous aurons des policiers glabres", a-t-il conclu en laissant toutefois une ouverture pour un compromis sur la moustache.
Au niveau des députés, les rangs de gauche se sont prononcés pour la liberté individuelle des policiers. L'écologiste Lisa Mazzone a dénoncé une interdiction "désuette et rétrograde". Pour le MCG Thierry Cerutti, l'un des trois signataires de cette motion issue de son parti, la police doit se mettre "au goût du jour".
Seul le PLR s'est opposé à cette motion estimant qu'il n'appartenait pas au Grand Conseil de se prononcer sur ce sujet. La motion a été renvoyée au Conseil d'Etat par 42 voix contre 38 et 5 abstentions.
Genève est le dernier canton romand à interdire la barbe dans les rangs des forces de l'ordre. Le canton de Vaud a levé cette interdiction au début 2012.