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Le congé paternité de deux semaines est combattu par référendum

Un référendum a été lancé vendredi contre les deux semaines pour les pères décidées par le Parlement. Le congé est jugé trop coûteux et, de plus, "il ne fait pas un bon père".

08 nov. 2019, 13:30
Pour les référendaires, l'Etat n'a pas à se mêler des affaires des familles.

Le congé paternité est trop coûteux. Un comité interpartis "contre la hausse constante des ponctions sur les salaires" a lancé vendredi le référendum contre les deux semaines pour les pères décidées par le Parlement.

"Il nous reste toujours moins de notre revenu ponctionné par des redevances et des cotisations sociales de plus en plus lourdes", a déclaré la conseillère nationale et coprésidente du comité Diana Gutjahr (UDC/TG) devant les médias. Salariés et employeurs devraient payer 250 millions de francs de plus par an.

Une assurance sociale ne doit pas servir à payer des vacances à quelques rares pères.
Susanne Brunner, coprésidente du comité référendaire

Et ce n'est pas tout. Des ponctions sont à prévoir pour financer un congé pour les proches aidants, pour les parents qui adoptent et pour un congé parental, critique le comité. Ces augmentations mettent en danger la compétitivité des PME.

Pas une maladie

Le comité ne veut pas d'une nouvelle assurance sociale. "Le financement de l'AVS, de l'AI et des caisses de pensions n'est pas garanti à long terme", a argué la coprésidente du comité Susanne Brunner. Tout comme le financement des soins, a-t-elle ajouté.

Ces assurances sociales ont été introduites pour faire face à la misère provoquée par la maladie, un accident, la vieillesse ou le chômage. "Devenir parent n'est pas une maladie."Une assurance sociale ne doit pas permettre de briser des rôles traditionnels. Et elle ne doit pas servir à "payer des vacances à quelques rares pères".

Un "bon père"

De plus, avance le comité, un congé de deux semaines ne fait pas un bon père. Un père prévoyant doit se soucier de ses enfants jusqu'à leur majorité au moins.

L'Etat n'a pas à se mêler des affaires des familles. Il n'a pas à rééduquer les hommes. Les parents doivent décider eux-mêmes de leurs besoins pour l'éducation des enfants.

Le comité se montre confiant quant à la récolte des 50'000 signatures. Il a jusqu'au 23 janvier prochain.

Soutien de la population

Le Parlement a soutenu en septembre un congé de deux semaines pour les pères. Il a estimé qu'un tel congé répond aux exigences de la nouvelle génération. Son introduction est un signal fort pour les familles, il est compatible avec l'économie et finançable.

Il sera financé par les allocations pour perte de gain. Pour deux semaines, il faut augmenter l'actuel taux de cotisation aux APG (0,46%) de 0,06 point, dont la moitié pour l'employé. Sur le salaire moyen suisse (6500 francs par mois), cela représente 3,90 francs par mois, dont 1,95 pour l'employé.

 

A lire aussi : Famille: après les Etats, le National dit aussi oui à un congé paternité de deux semaines

 

Un Röstigraben se dessine au sein de l'UDC. Le parti suisse appuie le référendum. Mais les sections cantonales valaisanne et genevoise ont déjà annoncé qu'elles soutiendraient le congé paternité de deux semaines. Pour l'UDC du Valais romand, les dix jours proposés ne vont pas assez loin. La section est même favorable à un congé parental.

Le congé paternité a aussi le soutien de la majorité de la population selon les sondages. La Suisse est le seul pays d’Europe qui ne connaît ni congé paternité, ni congé parental.

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