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Le cinéaste suisse Claude Goretta est mort

Le cinéaste suisse Claude Goretta est décédé mercredi après-midi à Genève dans sa 90e année, a annoncé jeudi sa famille. Proche d'Alain Tanner et de Michel Soutter, il avait tourné "La Dentellière" avec Isabelle Huppert en 1977.

21 févr. 2019, 10:21
Claude Goretta dans sa maison genevoise, en juin 2004.

Claude Goretta s'est "endormi paisiblement chez lui comme il l'avait toujours souhaité. Il était entouré par sa famille", a indiqué celle-ci à Keystone-ATS. Né le 23 juin 1929 à Genève, le cinéaste était aussi réalisateur à la télévision, producteur et scénariste. Il a tourné près de quarante films.

Claude Goretta a commencé sa carrière comme réalisateur à la télévision, après avoir travaillé aux archives du British Film Institute, à Londres, avec son ami Alain Tanner. Dès 1958, il réalise pour la Télévision suisse romande (TSR) des documentaires et reportages pour l'émission de "Continents sans visa".

 

Claude Goretta avait tourné "La Dentellière" avec Isabelle Huppert en 1977.

 

Il tourne aussi des courts-métrages de fiction écrits avec le Genevois Michel Soutter. En 1968, il fonde la maison de production Groupe 5 avec Alain Tanner, Jean-Louis Roy, Michel Soutter, Yves Yersin et Jean-Jacques Lagrange. Leurs oeuvres engagées ont contribué à l'essor du cinéma suisse.

 

En 1957, Claude Goretta tourne «Nice Time» avec Alain Tanner:

 

A l'international, Claude Goretta a notamment été distingué au Festival de Cannes. Il a reçu le Prix du Jury pour "L'Invitation" (1973) et celui du Jury oecuménique pour "La Dentellière" (1977).

 

Réaction de Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse

"Claude Goretta était certainement l'un des plus grands cinéastes suisses et du monde francophone", a déclaré jeudi Frédéric Maire à Keystone-ATS. Il a fait une carrière foncièrement francophone entre Suisse et France, rappelle-t-il. 

Il était avant tout un cinéaste profondément humaniste. C'est dû à son esprit et à son intérêt pour les petites gens, mais aussi à l'expérience accumulée à la Télévision suisse romande. Pendant plusieurs années il y a travaillé en signant des documentaires et des reportages en étant en contact avec les réalités de la fin des années 50, début des années 60.

Beaucoup de ses scénarios et films reflètent cet intérêt pour les gens et pour le monde, observe Frédéric Maire. Le meilleur exemple en est "L'Invitation", un de ses films phares qui a remporté le Prix du jury à Cannes en 1973 et qui confronte le milieu bourgeois avec celui des petites gens.

Il s'agit de l'un des rares cinéastes à n'avoir pas fait de séparation nette entre le travail de cinéma et la télévision. Même pendant la production de la "Dentellière", il a continué à signer des fictions dramatiques, une mini-série sur Jean-Jacques Rousseau.

Claude Goretta a toujours gardé un pied à la télévision, sa maison. Il était conscient qu'il arrivait à y toucher un public différent, qui ne va pas forcément au cinéma, poursuit le spécialiste. D'une certaine façon il était précurseur. La frontière aujourd'hui s'estompe entre grands et petits écrans.

"Un regard humain"

Sur Twitter, Gilles Jacob, président du Festival de Cannes de 2001 à 2014, a aussi souligné l'importance de l'oeuvre de Claude Goretta. "De ceux qui ont fait connaître le cinéma suisse", a-t-il écrit. Toujours sur ce réseau, l'Office fédéral de la culture a rendu hommage à "Un très grand cinéaste, au regard profondément humain sur la vie et les gens, une référence du cinéma".

 

 

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