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L'initiative des Alpes tape du poing sur la table

Acceptée par le peuple le 20 février 1994, l'initiative des Alpes n'a toujours pas été mise en oeuvre. Les initiants ont tapé du poing sur la table jeudi à Berne.

20 févr. 2014, 11:30
Un slogan "Protegeons les Alpes !" est photographie devant un feu qui brule au coeur des montagnes des Alpes vaudoise sous l'enseigne de l'association pour la protection des regions alpines contre le trafic de transit, Initiative des Alpes ce samedi 10 aout 2013 au Col de Jaman a Montreux. Samedi soir, une trentaine de feux sont allumes dans les Alpes en Suisse, en Allemagne, en Italie, en Autriche et en Slovenie en faveur des espaces alpins proteges. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

Il y a juste vingt ans, le peuple acceptait l'initiative des Alpes, dont le but était de transférer le trafic des marchandises de la route au rail. Aujourd'hui à Berne, les initiants remettent le couvert et demandent que leur initiative soit enfin mise en oeuvre.

Le "oui" lors de la votation du 20 février 1994 en valait la peine, estiment dans un communiqué de presse publié jeudi des politiciens des cantons des Grisons, du Valais, d'Uri et du Tessin. Le principe de transférer les marchandises de la route au rail est désormais largement accepté.

Sans l'article sur la protection des Alpes, deux millions de poids lourds traverseraient peut-être les Alpes annuellement. L'interdiction de circuler le dimanche et de nuit pour les poids lourds aurait certainement été assouplie, causant des nuisances aux habitants le long des axes de transit et dans les régions alpines très sensibles écologiquement, écrit l'association.

Les buts prévus par l'initiative ne sont cependant pas atteints, estiment les initiants. Environ 1,25 million de camions traversent aujourd'hui chaque année les Alpes en Suisse, alors que le seuil visé et prévu dans la loi d'application de l'initiative est de 650'000.

"Cheval de Troie"

"Le canton d'Uri attend que l'article sur la protection des Alpes soit enfin mis en oeuvre", prévient dans le communiqué le conseiller d'Etat Urban Camenzind (PDC).

Avec le transfert du trafic de marchandises de la route au rail, la Suisse contribuerait de manière décisive à la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre, ajoute le conseiller national valaisan Mathias Reynard (PS).

Selon Fabio Pedrina, président de l'association Initiative des Alpes, une nouvelle attaque contre l'article sur la protection des Alpes est en cours. "Les anciens combattants favorables à un tunnel routier à quatre voies au Gothard essaient de faire entrer un cheval de Troie dans la forteresse alpine", explique-t-il en faisant référence au deuxième tube routier prévu au Gothard.

Seul le renoncement à un deuxième tube permettra à la politique de transfert de s'imposer et de rentabiliser les investissements faits dans les NLFA en vue d'une amélioration de la qualité de vie, ajoute encore l'ancien conseiller national (PS/TI).

Améliorer le ferroutage

Silvia Semadeni, conseillère nationale (PS/GR), plaide quant à elle pour la solution du ferroutage durant les travaux d'assainissement du tunnel du Gothard. La solution de substitution par le rail proposée par le Conseil fédéral vise la bonne direction, mais elle doit être améliorée pour éviter tout trafic de contournement, selon elle.

Et de citer comme exemple le tunnel du San Bernardino, qui a été assaini et équipé d'une galerie d'évacuation sous la chaussée sur une période de dix ans, tout en restant en exploitation.

L'Initiative des Alpes rejette par contre catégoriquement la revendication de l'ASTAG, l'organisation faîtière des transporteurs routiers, qui a annoncé vouloir maintenir le nombre de trajets des camions à travers les Alpes à 1 million par année jusqu'en 2030.

La loi d'application de l'initiative des Alpes prévoit en effet de limiter dès 2018, deux ans après l'ouverture du tunnel de base du Gothard, à 650'000 le nombre annuel de trajets de camions dans la zone alpine, et les initiants veulent s'y tenir coûte que coûte.

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