«Glacier du mont Miné, 1960 m.» Au bout d’un sentier de moraines bordé de lauriers de Saint-Antoine roses, un écriteau fiché dans la roche sonne comme une épitaphe. «Ce jalon montre jusqu’où allait ce glacier voici un peu moins d’un siècle», se désole Martin Beniston, climatologue. «Aujourd’hui, il a reculé de 1,5 km et la langue glaciaire s’est séparée en deux.»
Au bord du lac qui s’est formé au pied des glaciers, des enfants jouent avec un seau, insouciants. Malgré ce jour d’été parfait, le scientifique grimace. Sous la partie supérieure du glacier du mont Miné jaillit une cascade d’eau. Elle vient s’écraser sur la partie inférieure qui s’est séparée sous les coups de boutoir du réchauffement. «Il a bien neigé cet hiver, mais ce n’est pas suffisant pour combler la faille qui s’est créée», ajoute le scientifique. «Pour compenser, il faudrait une dizaine d’hivers comme celui-ci et des...