Les prix des logements se sont envolés l'année dernière à des niveaux inédits depuis cinq ans, les tarifs pour les maisons et les appartements ayant progressé d'environ 2%. Cette tendance a principalement été portée par les faiblesse des taux d'intérêt.
Arc lémanique fortement touché
"Les prix à l'achat des logements ont augmenté le plus fortement dans les régions urbaines à l'économie dynamique, par exemple sur l'arc lémanique ainsi que dans les agglomérations de Zurich et de Bâle", ont souligné jeudi les économistes d'UBS dans leur étude Real Estate Focus 2020.
La rareté de l'offre devrait soutenir les prix cette année et ces derniers devraient afficher une "légère augmentation", a pronostiqué Claudio Saputelli, responsable du secteur immobilier auprès de la division Gestion de fortune d'UBS.
Investisseurs avides
En milieu urbain, les achats d'investisseurs à des fins de location et la demande en résidences secondaires assèchent le marché, de l'aveu de la banque aux trois clés.
Malgré 70'000 appartements vides en 2019, représentant 2,8% du parc immobilier existant, les investisseurs sont toujours avides de ce type de placement. En 2019, quelque 44'000 logements ont ainsi été autorisés à la construction. Ce chiffre est cependant en baisse de 14% par rapport à 2018.
Zurich, Genève et Lucerne ont enregistré le plus grand nombre de demandes de permis de construire.
Situation difficile pour les bureaux et le commerce
La suroffre pèse cependant sur les revenus locatifs, notamment à Soleure et au Tessin, et donc sur les projections de rentabilité des immeubles. "Dans ces régions, chaque appartement ne rapporte, en moyenne, pas de revenus pendant un mois sur douze", a souligné le groupe bancaire zurichois.
Ce dernier anticipe pour cette année une baisse de 1% des loyers.
Dans le segment des bureaux et des surfaces commerciales, la situation est encore plus difficile, surtout en périphérie. Pour UBS, "la croissance de l'emploi recule et des perspectives économiques moins favorables pèsent sur la demande en surfaces de bureaux".
Pression des magasins en ligne
Les surfaces commerciales font quant à elles face à la pression des magasins en ligne. Le e-commerce devrait progresser cette année d'environ 10% pour la troisième année consécutive, alors que le commerce traditionnel devrait enregistrer "au mieux" une stagnation des recettes.
Dans l'immédiat, l'offre excédentaire n'a pas eu d'impact sur les loyers de ce type d'immobilier. "Les loyers sont en moyenne encore trop élevés et une baisse est inévitable", a averti M. Saputelli.