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Hôpital de Rennaz: les syndicats exigent un changement à sa tête

Quatre syndicats veulent changer la tête de la direction de l’hôpital Riviera-Chablais. A tort, rétorque l'institution. Beaucoup trop prématuré, répond la conseillère d'Etat Esther Waeber-Kalbermatten.

26 mai 2020, 14:46
L'hôpital de Rennaz est au centre des critiques.

Nouvelle charge contre l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC): les syndicats exigent un «renouvellement immédiat» de sa direction, l’accusant d’être responsable d’une «dérive autoritaire et inopérante» dans la gestion de l’établissement de Rennaz. «La confiance est rompue; le dialogue entre les syndicats et la direction n’existe plus», ont écrit mardi les syndicats SSP, Syna et SCIV, ainsi que l’Association suisse des infirmières et infirmiers, dans un communiqué conjoint.

«Les négociations ont été mises au point mort par la direction, d’abord au prétexte du déménagement, ensuite pour le post-déménagement, puis pour la crise sanitaire et maintenant en raison du programme d’économies. Baladés depuis trop longtemps par des directeurs de plus en plus arrogants, les quatre syndicats constatent que la confiance est désormais irrémédiablement rompue.»

L’hôpital conteste les critiques

Entre 2015, date de la fusion entre les hôpitaux de la Riviera et du Chablais, et aujourd’hui, le personnel s’est réuni plus de 20 fois en assemblée et a transmis plusieurs résolutions à la direction, expliquent les syndicats. A chaque fois, la direction «n’a pas été capable ou n’a pas voulu admettre des revendications simples et vitales pour le bon fonctionnement d’un hôpital».

«Convaincus que cet hôpital est précieux pour la population des deux cantons, que son personnel est compétent, nous demandons un renouvellement immédiat de la direction responsable de cette dérive autoritaire et inopérante dans la gestion de notre hôpital.» Objectif: rétablir la confiance auprès du personnel, de la population et des instances politiques.

Mardi dans la soirée, l’hôpital a réagi par voie de communiqué. Le Conseil d’établissement et la direction «s’étonnent» des déclarations selon lesquelles le dialogue social aurait été rompu. Ils le contestent, en affirmant vouloir rencontrer prochainement les représentants du personnel. Tout en «ne pouvant que regretter des termes excessifs et vindicatifs, qui contribuent à affaiblir l’institution au moment où elle doit faire corps», ils nient les critiques, en listant les différentes rencontres et en affirmant «avoir largement tenu compte des revendications légitimes exprimées».

Esther Waeber-Kalbermatten calme le jeu

Les syndicats ont, quoi qu’il en soit, fait part de leur position mardi matin lors d’une rencontre avec les deux conseillères d’Etat responsable du dossier, Rebecca Ruiz pour le canton de Vaud et Esther Waeber-Kalbermatten pour celui du Valais.

Contactée, cette dernière calme le jeu. «Laissons travailler les personnes chargées des trois audits. Je pourrai prendre position lorsque j’aurai pu analyser ces rapports, que l’on espère recevoir d’ici la fin de l’été.» Même son de cloche du côté des députés Olivier Turin et Beat Eggel, respectivement présidents de la Commission de surveillance intercantonale de l’HRC et de la Commission de la santé du Grand Conseil. Ils ne nient de loin pas les problèmes, mais appellent à garder la tête froide avant de disposer d'une vision d’ensemble de la situation.

Commission d’enquête parlementaire

A l’instar de l’UDC valaisanne, la droite vaudoise réclame, elle, la création d’une Commission d’enquête parlementaire (CEP) pour «faire toute la lumière» sur la «situation financière catastrophique» de l’hôpital de Rennaz. Les partis PLR, UDC et Vert’libéraux devaient déposer mardi après-midi leur requête devant le Grand Conseil.

Le 12 mai dernier, les députés avaient accordé dans l’urgence une garantie d’emprunt complémentaire de 60 millions de francs pour permettre à l’hôpital de payer les salaires de son personnel. Non sans émettre de vives critiques concernant la gouvernance et le management de l’HRC.

Fin avril, les cantons de Vaud et du Valais ont ordonné des audits sur les coûts de construction, les finances et la gouvernance. L’un a été confié au Contrôle cantonal des finances (CCF) vaudois, en collaboration avec l’inspection des finances valaisanne. L’autre à la société BDO Visura. Les résultats sont attendus d’ici l’été.

Inauguré l’été dernier, le site à Rennaz a accueilli en novembre ses premiers patients. Dès ses débuts, il a fait l’objet de critiques, notamment pour des problèmes d’absentéisme, de démissions en cascade, temps d’attente aux urgences ou d’annulations d’opérations.

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