Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Homoparentalité: oui au mariage pour tous, mais non au don de sperme pour les lesbiennes

Des organisations demandent l'instauration de la double filiation dès la naissance et l'accès au don de sperme pour les parents homosexuels. Mais la commission du National qui planchait vendredi sur cette question a rejeté cette deuxième requête.

30 août 2019, 13:58
/ Màj. le 30 août 2019 à 17:07
Les couples de même sexe doivent bénéficier des mêmes droits que les couples hétérosexuels. (illustration)

Les couples homosexuels devraient pouvoir se marier, mais les lesbiennes ne devraient pas accéder au don de sperme. La commission des affaires juridiques du National a écarté ce point de justesse avant d'adopter son projet de mariage pour tous à une large majorité.

Le mariage civil pour tous a rencontré un franc succès lors de la consultation et l'idée d'ouvrir le don de sperme au couples de lesbiennes a été bien accueillie, écrit vendredi la commission. Mais la commission renonce à l'intégrer au projet par 13 voix contre 12.

Elle estime que cela empêcherait le projet de trouver une majorité et ne souhaite aborder les questions liées à la procréation médicalement assistée que lors d’une prochaine étape. La minorité souligne que seule la variante permettrait d’atteindre l’égalité totale souhaitée entre les couples homosexuels et les couples hétérosexuels.

 

 

Le projet n'éliminera pas toutes les inégalités, mais les couples homosexuels auront accès à la naturalisation facilitée du conjoint et l'adoption conjointe. Depuis 2018, les partenaires de couples de même sexe sont autorisés à adopter l'enfant de leur conjoint, mais la procédure est longue et risquée.

L’Association faîtière Familles arc-en-ciel et l’Organisation suisse des lesbiennes LOS sont montées au créneau vendredi pour exiger un accès réglementé au don de sperme pour les femmes mariées et la double filiation à la naissance. Selon elles, ces principes devraient être ancrés dans le projet de loi actuellement en examen.

Meilleure sécurité

Ces changements offriraient une meilleure sécurité aux couples ainsi qu'aux enfants concernés, argumentent les organisations concernées. La procédure actuelle engendre beaucoup de souffrance et d'incertitude pour les familles. Faute de pouvoir réaliser en Suisse leur souhait de concevoir un enfant, de plus en plus de couples cherchent des solutions à l'étranger.

La variante finalement écartée par la commission ne résoudrait la problématique que pour les couples lesbiens. Pour que deux personnes de sexe masculin puissent devenir parents, ils devraient recourir à un don d'ovule, ainsi qu'à une mère porteuse.

Les obstacles politiques sont beaucoup plus élevés pour combler le désir de parentalité dans le cas des hommes. Il s'agit là d'une discrimination d'ordre naturel et non juridique, a relevé Salome Zimmermann, co-présidente de LOS.

Rupture de fiançailles

La commission veut par ailleurs profiter de la réforme pour supprimer le droit à des dommages et intérêts en cas de rupture des fiançailles, prévu par le code civil. Selon elle, cette disposition est dépassée.

La commission a discuté des répercussions possibles de la répétition de la votation sur l’initiative populaire du PDC contre la pénalisation du mariage. Le texte du PDC définit en effet la notion de mariage comme l’union durable entre un homme et une femme. La commission a toutefois décidé de poursuivre la mise en oeuvre de son projet de mariage pour tous indépendamment de l'initiative.

La commission soumettra encore son projet au Conseil fédéral pour avis. Le National devrait examiner le projet au printemps 2020.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias