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Gymnastique: la conseillère fédérale Viola Amherd dénonce une culture de la peur

Le choc, tel est le sentiment de Viola Amherd après les révélations sur les abus qui secouent la Fédération suisse de gymnastique. La conseillère fédérale dénonce une culture de la peur et une course à la performance qui a pris le pas sur les aspects éthiques.

16 nov. 2020, 10:15
Viola Amherd a appris avec stupeur le scandale qui secoue le milieu de la gymnastique suisse.

Les mauvais traitements à Macolin dénoncés par des gymnastes ont ébranlé la conseillère fédérale Viola Amherd. A l’avenir, les aspects éthiques devraient être davantage pris en compte dans la promotion du sport, selon la ministre.

Dans une interview publiée lundi dans le Tages-Anzeiger, la ministre des sports indique que cela l’a beaucoup préoccupée que des filles et des jeunes femmes aient été humiliées et leur dignité attaquée à l’école des sports de Macolin.

Cela l’a aussi étonnée que les jeunes femmes n’ont osé parler qu’après avoir arrêté la compétition. Au sein de la Fédération suisse de gymnastique, il existe dans certains domaines une culture de la peur; ce n’est pas tolérable, dénonce Mme Amherd.

Nouveau départ

Pour la conseillère fédérale, il faut revoir le système en profondeur. Ce n’est pas acceptable que des enfants et des jeunes en pleine puberté soient soumis à une pression telle qu’ils en perdent totalement leur assurance et leur confiance en eux.

Les responsables politiques et des fédérations sportives ont trop longtemps détourné le regard, ajoute-t-elle. Et de saluer explicitement les récentes démissions au sein de la Fédération suisse de gymnastique. Il ne peut y avoir de nouveau départ si les personnes responsables des abus sont toujours là, argumente la ministre.

Selon elle, les médailles ne doivent pas être le seul critère de performance, l’éthique doit également être prise en compte. A l’avenir, les directives éthiques devront jouer un rôle dans la distribution des fonds sinon la culture et les comportements fautifs risquent de perdurer.

La charte ne suffit pas

Il existe une charte éthique entre Swiss Olympic et les différentes fédérations sportives, rappelle la Valaisanne, qui ajoute que ce n’est évidemment pas suffisant. Les responsables politiques doivent accompagner plus étroitement les associations sportives et vérifier si la charte est appliquée au quotidien, précise-t-elle.

La conseillère fédérale souligne que si ce n’est pas le cas, l’Etat doit intervenir et imposer des sanctions, mais il manque actuellement les instruments pour le faire. Pour l’instant, Mme Amherd ne veut pas retirer des fonds à la Fédération de gymnastique pour ne pas punir des milliers de jeunes gymnastes.

Mais si cela se reproduit, il y aura alors des conséquences financières. Il semble que l’argent soit la seule langue que comprennent certains responsables, note la ministre.

Il y a deux semaines, huit anciennes gymnastes de haut niveau ont dénoncé les méthodes d’entraînement et les mauvais traitements à Macolin dans un reportage paru dans le «Magazin» du Tages Anzeiger. Elles ont parlé d’une culture de la peur qui prévaut dans le centre sportif et d’abus psychologiques. Depuis, il y a eu plusieurs démissions au sein de la Fédération suisse de gymnastique.

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