Le Conseil fédéral s’est justifié lundi à l’heure des questions du Conseil national concernant les perquisitions menées fin mai visant des militants de la Grève du climat Vaud.
A la suite d’une dénonciation, le Ministère public de la Confédération a ouvert une procédure pénale en février 2021. L’appel aux citoyens à faire la grève militaire est un délit poursuivi d’office. Comme le veut la pratique, le Département fédéral de justice et police (DFJP) a autorisé la poursuite pénale.
«L’autorisation ne peut être refusée que si des motifs d’ordre politique prépondérants l’exigent afin de sauvegarder les intérêts nationaux», a indiqué le DFJP dans sa réponse à deux questions d’élus socialistes dont Samuel Bendahan (PS/VD).
Cette perquisition faisait suite à une lettre ouverte du groupe de travail de la Grève du climat vaudoise et genevoise publiée il y a un an environ.
Le collectif appelait à faire une grève militaire et déclarait que pour des raisons éthiques, morales, écologiques et sociales, les militants n’acceptaient plus de payer la taxe militaire.
La Grève du climat Vaud a dénoncé fermement la violation grave de la liberté d’expression que représentent les poursuites pénales du MPC contre des militants politiques pour un acte d’expression publique. Elle a aussi critiqué une intervention disproportionnée de la police fédérale.
Cette opération a enfin relancé la crainte de voir la nouvelle loi anti-terroriste viser n’importe quel militant. Le Conseil fédéral souligne à ce propos qu’il n’y a aucun lien entre le projet soumis en votation et la procédure pénale en cours visant les activistes, écrit le DFJP.