Comme celle de Noël, la fête de Pâques est l’occasion de grands repas et festivités dont le lien peut sembler bien éloigné de l’événement liturgique du même nom, acte fondateur du christianisme. Olivier Bauer, professeur de théologie pratique à l’Université de Lausanne, défend, au contraire, l’importance du goût dans le message pascal. Entretien.
A Pâques, la tradition religieuse ne disparaît-elle pas derrière la dimension alimentaire?
Je ne dirais pas cela. Car s’il y a un récit biblique clairement relié au goût, c’est bien la Passion, contrairement à l’évangile de Noël où ce sens ne joue guère de rôle. Dans la dernière semaine de Jésus, les aliments occupent une place importante, le pain, le vin, le poisson, mais aussi le vinaigre de la crucifixion. Et c’est au cours d’un repas que Jésus apparaît à deux de ses disciples pour qui il est mort sur la croix. Comme le raconte l’évangéliste Luc,...