Une Suissesse de 31 ans originaire de Winterthour (ZH), accusée de violations de la loi fédérale sur l'interdiction des groupes "Al-Quaïda" et "Etat islamique" (EI), a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis partiel par le Tribunal pénal fédéral. La tête recouverte d'un hijab, elle a refusé de répondre aux questions du juge Stefan Heimgartner, se bornant à déclarer que répéter encore une fois ce qu'elle a déjà dit n'apporterait rien.
Par ses actes, la jeune mère a soutenu l'existence et l'activité criminelle de l'EI, a estimé lors du procès la représentante du Ministère public Juliette Noto. Elle a mis en danger la vie de son fils et pris fait et cause pour la propagande du groupe terroriste.
La procureure, qui a souligné l'entêtement et le zèle de l'accusée, a requis deux ans de prison ferme et le paiement des frais de la cause.
Acte d'accusation "vague"
Dans sa plaidoirie, le défenseur Lukas Bürge a déclaré qu'on ne pouvait reprocher à sa cliente aucun appel à la violence. Doit-elle être punie pour avoir voulu vivre dans un système correspondant à ses convictions religieuses, s'est interrogé l'avocat. Il a également souligné l'insuffisance des éléments indiquant qu'elle aurait voulu faire de son fils un martyr.
Pour l'homme de loi, l'acte d'accusation est vague et ne résiste pas à un examen approfondi. Il a plaidé l'acquittement de la jeune femme ainsi qu'une indemnité pour les torts subis et la mise des frais de la cause à la charge de l'Etat.