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Environnement: les nanoparticules de médicaments risquent de se disperser dans la nature

Les nanomatériaux représentent l'avenir de la médecine. Or, les nanoparticules représentent également un danger pour l'environnement, car ils pourraient se disperser facilement dans l'eau, l'air ou le sol.

07 janv. 2020, 16:32
Les nanoparticules pourraient représenter un danger pour l'environnement.

A l'instar des hormones et des antibiotiques, les nanoparticules utilisées comme vecteurs de médicaments pourraient à l'avenir se retrouver dans l'eau, le sol et l'air. Des chercheurs de l'Empa ont étudié les risques potentiels de certaines d'entre elles.

La nanomédecine fait déjà état de succès prometteurs: avec les nanodiamants, les médecins surmontent la barrière hémato-encéphalique, et avec les nanoparticules d'or, ils combattent le cancer.

Or on sait peu de choses sur les risques de ces nanomatériaux dès qu'ils sont rejetés dans l'environnement, a indiqué mardi le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) dans un communiqué.

Des chercheurs dirigés par Bernd Nowack, du département "Technologie et société" de l'Empa à Saint-Gall, ont participé au projet international de recherche et d'innovation "BIORIMA", soutenu par le programme européen "Horizon2020". Ce projet interdisciplinaire vise à améliorer la gestion des risques dans ce domaine.

"Pour la plupart des nanobiomatériaux, il n'existe pas d'estimations fiables de la quantité de particules libérées", explique le Pr Nowack, cité dans le communiqué.

Avec son équipe, il a évalué le risque de présence de nanoparticules d'or dans l'environnement. "Actuellement, on peut supposer que le nano-or ne pose aucun problème dans les applications médicales", déclare le chercheur.

La situation est différente pour le nano-argent, apprécié en médecine pour son effet antibactérien. Dans la biosphère, il a un effet toxique sur les microorganismes, souligne l'Empa.

Nouveaux matériaux

Dans une nouvelle recherche, les scientifiques ont analysé d'autres nanomatériaux utilisés en médecine. Certains étaient étudiés pour la première fois: par exemple le nano-chitosan, un dérivé d'un polysaccharide naturel contenu dans la coquille des crustacés, qui favorise la cicatrisation des plaies.

Les autres substances analysées sont le polyacrylonitrile, en abrégé PAN, qui est utilisé dans les thérapies antibactériennes, et l'hydroxyapatite (HAP), un minéral naturel. La HAP est utilisée en médecine, par exemple en relation avec la libération de médicaments ou la régénération du tissu osseux.

Les analyses ont montré que le nano-chitosan est moins dangereux pour les organismes aquatiques que le chitosan sous sa forme traditionnelle. Ses effets sont nettement inférieurs à ceux des médicaments classiques qui pénètrent dans l'environnement, comme les antibiotiques ou les analgésiques, écrit l'Empa.

Le nano-polymère PAN et le minéral HAP ont fait encore mieux. Ces substances sont pratiquement non toxiques dans l'eau, selon ces travaux publiés dans les revues Journal of Nanobiotechnology et Nanotoxicology.

Ces données seront utilisées dans le processus de développement de nouveaux médicaments. Les chercheurs ont élaboré des lignes directrices pour les PME qui permettent d'écarter les nanomatériaux à risque dès le début du processus.

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